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lundi 3 octobre 2011

Jonathan Gilad en concerto et en récital !

Le pianiste Jonathan Gilad à la Salle Philharmonique de Liège

En concerto et en récital ces 7 et 9 octobre

À tout juste 30 ans, le pianiste Jonathan Gilad se distingue par son double parcours de pianiste et… d’ingénieur. S’il a désormais décidé de se consacrer exclusivement à sa carrière de musicien, c’est par passion, pour ces émotions fortes que procurent le contact avec le public et la découverte de nouvelles salles, de nouveaux répertoires.

À la Salle Philharmonique, le vendredi 7 octobre, Jonathan Gilad plongera dans l’univers jazzy du Concerto pour piano de Gershwin. L’Orchestre Philharmonique Royal de Liège sera dirigé par le bouillonnant Domingo Hindoyan, issu (comme le désormais célèbre chef Gustavo Dudamel !) du fameux Orchestre des jeunes du Venezuela El Sistema, favorisant l’éducation des enfants défavorisés.

Lors du même concert, l’OPRL proposera Shéhérazade de Rimski-Korsakov, véritable démonstration d’orchestre inspirée des contes des Mille et une nuits. Une œuvre que le public pourra découvrir gratuitement lors d’une écoute de disques comparée (« Écouter la musique ») qui mettra autour de la table musiciens et journalistes pour plonger au cœur de l’œuvre (5 octobre à 18h30).


Interview de Jonathan Gilad

Vous vous distinguez par votre double parcours de pianiste et d’ingénieur. Deux voies qui semblent très difficiles à concilier…

En 2007, j’ai décidé de me consacrer exclusivement au piano. Le métier de pianiste est très chronophage, ce n’était pas possible de concilier cette carrière avec un celle d’ingénieur. J’ai donc choisi la musique : j’aime cela, je fais du piano depuis que je suis tout petit, je ne me voyais pas arrêter. J’ai mon diplôme d’ingénieur en poche, et cela peut toujours être utile pour l’avenir. Mais la vie de pianiste offre tant de plaisir et de satisfactions ! Je ne veux pas renoncer aux émotions qu’elle suscite, en particulier les réactions du public, qu’aucun autre métier ne peut vous rendre. Bien sûr, la vie de pianiste elle aussi est difficile ; c’est une vie solitaire, on est souvent loin de chez soi. Mais je fais de plus en plus de musique de chambre et je planifie des voyages courts afin d’être plus souvent à la maison.

À la Salle Philharmonique, vous jouerez le Concerto de Gershwin le vendredi 7 octobre, et vous donnerez un récital deux jours plus tard avec des œuvres de Mozart, Beethoven, Schubert et Brahms. Deux répertoires très contrastés !

En tant que soliste, il faut constamment s’adapter aux souhaits des organisateurs de concerts et des orchestres qui invitent. Ici à Liège, je suis très heureux de jouer le Concerto de Gershwin, qui est assez peu programmé et que j’aime beaucoup. Mon récital, lui, est consacré aux compositeurs romantiques, ce qui est un peu ma marque de fabrique. J’ai beaucoup de plaisir à jouer le Concerto de Gershwin : avec ses couleurs jazzy, son humour et ses clins d’œil, il reste néanmoins dans un format et une construction très classiques, ce qui surprend par rapport à une œuvre comme la Rhapsody in Blue, de structure beaucoup plus libre. Cela lui donne un côté plus imposant, plus sérieux.

Est-ce difficile de passer du concerto, où tout un orchestre est sur scène avec vous, au récital où vous êtes seul face au public ? Cela vous arrive-t-il souvent ?

Oui, très souvent, cela fait partie de mon quotidien. La difficulté est surtout de cumuler en peu de temps beaucoup de programmes différents, qu’il s’agisse de concertos ou d’œuvres pour piano seul : il faut se ménager du temps de préparation pour que tout puisse rentrer dans la cervelle et être au point techniquement ! La difficulté n’est pas de mémoriser (cela se fait naturellement au fil du travail, par la mémoire du corps, des mains), mais d’acquérir la maîtrise de toutes ces œuvres.

Dans chaque nouveau lieu, vous devez vous adapter à l’acoustique, seul et avec l’orchestre.

Oui, et c’est ce que qui fait aussi l’intérêt de ce métier, sinon on jouerait toujours de la même façon ! Comme pianiste, la plus grande difficulté est de s’adapter à chaque instrument. Le violoniste voyage avec son propre instrument, ce n’est pas le cas du pianiste ! Si le résultat est intéressant, pour moi-même et pour le public, cela justifie largement l’effort et la persévérance. Il faut tester la réactivité de l’instrument, en maîtriser le toucher, jouer avec l’acoustique de la salle bien sûr. C’est plus facile en récital qu’avec orchestre, car là, il faut aussi parlementer avec le chef pour trouver un équilibre. À la Salle Philharmonique, le Concerto de Gershwin pose un problème de volume, lié à l’acoustique très réverbérante. Il se crée une sorte de brouillard et cela sonne trop fort, surtout sur la scène. Ce problème se pose moins, par exemple, avec le Concerto de Grieg, pour lequel l’orchestration est plus légère [Jonathan Gilad a joué des extraits des concertos de Gershwin et de Grieg à la Salle Philharmonique les 10 et 11 septembre derniers, NdlR]. J’ai déjà joué Gershwin dans une salle de concerts plus grande et le problème ne se posait pas.

Il faut donc traiter le problème quand il se pose. En récital, bien sûr vous êtes plus exposé, mais vous ne parlementez qu’avec vous-même, cela va plus vite. En concerto, on cherche les solutions avec le chef et l’orchestre. Ce n’est pas toujours facile, il faut trouver une balance, un équilibre sonore, et le facteur humain intervient aussi. C’est cette grande alchimie qui fait tout l’intérêt du métier : chaque expérience est unique et il faut construire quelque chose de neuf.

Parlons à présent du programme de votre récital.

Il est donc consacré aux grands compositeurs classiques et romantiques viennois (Mozart, Beethoven, Schubert et Brahms), avec une œuvre hallucinante au cœur du programme : la Wanderer-Fantaisie de Schubert. C’est l’une des rares œuvres de Schubert à être aussi virtuose, lisztienne même. Les classiques viennois constituent mon cœur de répertoire. C’est une musique très structurée, ce qui correspond bien à mon esprit scientifique, avec en même temps un débordement d’émotions dans lequel je me sens bien.

On pourrait croire qu’un « esprit scientifique » risque de perdre ce lien à l’émotionnel, à l’excès de sentiment, et préférer une musique plus rationnelle ?

On a souvent cet a priori sur la science qui serait fondée sur la notion de prévisible. En fait, les sciences rationalisent ce que l’intuition nous met en tête. L’intuition reste primordiale, c’est elle qui permet d’avancer, et d’initier la recherche. Le formalisme n’arrive qu’ensuite.

Dans le domaine musical, c’est là que le rôle du professeur est essentiel. Une approche scolaire consisterait somme toute en ceci : « une question, une réponse ». Le professeur de musique doit au contraire préserver l’émotion, la proposition, l’intuition de l’élève. Cela a été une grande chance pour moi de travailler avec Dmitri Bashkirov. On pourrait croire qu’un homme qui a 30 années d’enseignement derrière lui a des idées très arrêtées ; lui, il s’adapte à l’étudiant, il l’écoute. L’important pour lui n’est pas la méthode, mais le résultat à obtenir. Bien sûr, Bashkirov est très sévère et redouté, mais il peut simplement vous indiquer que là, vous faites fausse route, et vous réorienter dans la bonne direction… Ses conseils techniques sur le travail de la sonorité m’ont également été très précieux.

Infos :Tél. +32 (0)4 220 00 00

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