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lundi 24 octobre 2022

A Spa, au Festival "Automne musical", Händel Travestito


 Un florilège d’airs d’opéras de Händel 

pour le 5e concert de l’« Automne musical de Spa » 

ce samedi 29 octobre à 20h au Centre culturel de Spa 

en compagnie d’Albane Carrère et de Scherzi Musicali.

 
Destiné à un public aristocratique, les opéras de Georg Friedrich Händel présentent de nombreuses caractéristiques du répertoire
lyrique apprécié à l’époque baroque pour la virtuosité du chant. Ce compositeur d’origine allemand naît en Saxe en 1685, la
même année que Johann Sebastian Bach, où il se forme en tant qu’instrumentiste. Après quelques années passées en Allemagne,
il sillonne l’Italie à l’instar de nombreux compositeurs de son temps. Il y découvre un style qu’il s’approprie très vite. Ses opéras
à Florence, Naples et Venise sont acclamés par la foule. Après un bref retour à Hanovre, Händel s’installe définitivement à Londres
à 27 ans. Entre 1711 et 1738, il offre au public londonien non moins de 40 opere serie (opéras “sérieux” sur des sujets
historiques ou mythologiques), pour lesquels il s’offrait les services des plus brillants chanteurs qu'il faisait venir d’Italie.

De cet impressionnant catalogue, l’ensemble belge Scherzi Musicali, dirigé par Nicolas Achten, a puisé dans sept opéras, tous créés au fameux King’s Theater de Londres, dont la distribution comporte tous un choix étonnant : c'est à une chanteuse que le compositeur a destiné les rôles masculins !

Pour le concert de la 36e édition de l’ « Automne musical de Spa », le public pourra apprécier la mezzo-soprano Albane Carrère au fil de différents héros depuis le Prince de Thrace au guerrier crétois en passant par le général romain Sesto. Cette cantatrice d’origine autrichienne connaît une carrière internationale prestigieuse. En effet, Albane Carrère a déjà endossé plusieurs rôles importants pour les opéras de Toulon, d’Avignon, de Nice… Dernièrement, elle a foulé les planches de la Monnaie à Bruxelles dans le premier volet de Is this the end ? dans la création mondiale de Jean-Luc Fafchamps où elle a tenu le rôle principal.
Pour le 5e concert du festival spadois, l’ensemble Scherzi Musicali sera composé de onze musiciens pour encadrer Albane Carrère dans ce florilège d’airs d’opéras intitulé Händel travestito !


Réservations

www.automnemusical.com 

Angélique Hordebise (087/77 15 18 du mardi au samedi). 

Infos : 

A. Deby 0474 38 80 25 et A. Delooz 0478 25 60 29.

mardi 18 octobre 2022

A Spa, le Ricercar Consort invité de l'Automne musical : de la danse rustique à la danse noble

© Dominique Coune
 La danse dans tous ses états pour le 4e concert de l’ « Automne musical de Spa » en compagnie du Ricercar Consort

A l’affiche du 4e concert du festival spadois, un récital intitulé « De la rue à la cour : passacailles, chaconnes, folies, musettes et tambourins… » attend les amateurs de musique ancienne ce samedi 22 octobre à 20h au Centre culturel de Spa. 

Voilà un thème alléchant que celui proposé par le Ricercar Consort composé d’Hanna Bayodi-Hirt (soprano), Augustin Lusson (violon), Julien Wolfs (clavecin), Daniel Zapico (théorbe et guitare) et Philippe Pierlot (direction et basse de viole). 

Tel un éventail de musiques de danse pratiquées de la Renaissance au 18e siècle, le concert fera revivre de simples danses campagnardes aux danses de cour les plus raffinées en passant par des variations instrumentales virtuoses. 

Fil conducteur de ce concert, la danse sera, en effet, déclinée sous plusieurs formes au travers d’œuvres de Diego Ortiz, Gaspar Sanz, Marin Marais, Marc-Antoine Charpentier, François Couperin et Jean-Philippe Rameau. 

Ce programme original a été élaboré spécialement pour le festival spadois par Philippe Pierlot qui partage son activité entre la viole de gambe et la direction du Ricercar Consort depuis 1998. 

Partenaire fidèle de Jordi Savall au sein de l’ensemble Hespérion XXI, Philippe Pierlot réalise de nombreux enregistrements pour la firme française Mirare récompensés par la critique internationale. Il prolonge également son travail de découvreur du répertoire baroque au sein de son propre label Flora

Pour ce concert, le public pourra apprécier la soprano franco-marocaine Hanna Bayodi-Hirt, formée au Conservatoire de Paris et initiée au répertoire baroque par Emmanuelle Haïm. Elle se produit avec les ensembles les plus réputés (William Christie, Hervé Niquet, Jordi Savall) et foule la scène des plus grands festivals dédiés à la musique ancienne.

Pour ce 4e concert de l’ « Automne musical de Spa », la consigne sera simple : « De la danse « rustique » à la danse noble et délicate, entrons dans la danse et tenons la cadence avec Philippe Pierlot et le Ricercar Consort !


 

Réservations : www.automnemusical.com – Angélique Hordebise (087/77 15 18 du mardi au samedi). Infos : Anne Delooz 0478 25 60 29

samedi 15 octobre 2022

A Liège-Guillemins, une fresque murale et monumentale

 

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Une nouvelle fresque murale et monumentale vient de prendre place dans le nouveau quartier Paradis Express, dans le quartier Liège-Guillemins. 

Signée par l’artiste britannique PREF, à l’initiative du concept coworking Silversquare, elle vient compléter l’offre street art de la ville.

 

Elle a été réalisée à l’initiative de Silversquare, en collaboration avec Spray Can Arts et l’opération Paliss’art de la Ville de Liège.
 
Pour célébrer la récente première phase d’ouverture de son coworking à Liège-Guillemins – première implantation hors de Bruxelles – Silversquare a choisi de collaborer avec l’artiste PREF pour réaliser une gigantesque fresque murale, juste en face de l’espace de coworking (situé dans les nouveaux bâtiments du quartier Paradis Express).
 
Silversquare invite des artistes à la conception de chacun de ses espaces. Silversquare Guillemins, signé Jean-Paul Lespagnard, ne fait pas exception à la règle : offrir un espace de travail hors-du-commun et unique en tout point. C’est dans cette démarche artistique que Silversquare a souhaité marquer le quartier de son arrivée, par une œuvre d’art géante peinte à la main par l’artiste PREF.
 
 
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PREF est un artiste britannique bien connu pour ses peintures murales typographiques uniques et ses œuvres pour galeries, qui explorent des mots et des phrases courants. La flexion et la torsion des lettres introduisent un élément de déchiffrage, le spectateur étant invité à démêler les mots et les significations des images.
 
Que se cache-t-il derrière le trompe-l’œil de cette œuvre ?
 
L’idée proposée par l’artiste repose sur la phrase « shake hands » (serrer la main) dans un style tissé.
 
Cette phrase parle principalement de collaboration. Toute collaboration commence et se termine par une poignée de main. Se serrer la main est aussi un geste d’amitié et d’accueil.
 
Toute personne qui descend du train et arrive à Liège est désormais accueillie par cette fresque géante colorée qu’on en peut pas manquer. 
 
 
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vendredi 14 octobre 2022

A Liège, Daniel Buren met de la couleur dans la gare des Guillemins

 

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Jusqu'au 15 octobre 2023, à l’initiative du groupe Uhoda, qui a réalisé ce projet, la gare de Liège-Guillemins est le support d’un grand chantier artistique : une œuvre monumentale et temporaire de Daniel Buren, l’un des artistes français les plus reconnus sur la scène internationale.
 
Conçue en rapport avec l’architecture de Santiago Calatrava, l’œuvre, intitulée « Comme tombées du ciel, les couleurs in situ et en mouvement », se déploie sur l’ensemble des verrières de la gare, à travers un jeu de couleurs. Ce projet artistique monumental sera sans cesse mouvant selon la lumière du jour, les heures et les saisons.
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Avec ce geste, l’artiste métamorphose la gare et invite le public à renouveler son regard sur cette architecture, sur les possibilités poétiques du quotidien, à la découverte d’expériences inattendues.
 
"Je suis un partisan du décloisonnement de l’art contemporain. Une de mes motivations premières avec ce projet était de rendre visible au plus grand nombre une œuvre d’un artiste internationalement reconnu au travers d’un lieu populaire et de mettre en avant notre ville sur la scène culturelle internationale." Stéphan Uhoda
 
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La proposition artistique

« Comme tombées du ciel, les couleurs in situ et en mouvement » s’appuie sur la voûte principale et les deux casquettes latérales de la gare. Daniel Buren est parti d’une analyse très précise de l’existant, en insistant seulement sur les données du lieu à partir d’un jeu très minimal, et en propose une transformation.

Il aime voir son travail comme un « emprunt du paysage », tiré de l’expression japonaise « Shakkei ». Pour un laps de temps défini, le travail de l’artiste et celui de l’architecte forment un tout. Empruntant ce sur quoi et avec quoi l’œuvre existe.

L’œuvre recouvre en partie le toit de la gare de filtres auto-adhésifs colorés et transparents. Au total, sept couleurs ont été sélectionnées pour recouvrir 10.000 m2 de la toiture de l’édifice.

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 Cinq couleurs (rose, vert, bleu, blanc et orange) ont été disposées en damier sur la verrière et deux autres (jaune et rouge) sur les deux casquettes latérales, leur forme faisant échos aux célèbres lambris de l’artiste – récurrents dans son travail depuis les années 1960.

À l’exception du rouge et jaune des casquettes, que l’artiste a voulu référer en clin d’œil au drapeau de la Province de Liège, le choix et l’articulation des couleurs ne découlent pas d’une demande spécifique ou d’une préférence esthétique de l’artiste. Elle est tributaire de la palette de couleurs disponible pour le matériel utilisé et d’un principe récurent dans son travail à savoir, positionner les couleurs de gauche à droite selon l’ordre alphabétique de celles-ci dans la langue du pays où son travail a lieu.

« Du début à la fin d’une grande succession de blocs colorés, des lignes parallèles sont laissées vides pour laisser apparaître la couleur du ciel et ajouter aux couleurs de ce travail toutes les couleurs naturelles. » Daniel Buren

La disposition des couleurs en damier permet aux visiteurs de contempler de manière concomitante l’évolution du ciel et celle des projections de couleurs. Leurs permettant de découvrir et comprendre le rapport entre la lumière et la projection colorée. Une immersion totale dans la couleur (sans laisser de carreau vide), perdrait selon l’artiste, le sens de son travail.

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L’horizontalité de la structure rend la projection colorée d’autant plus visible. Au contraire des vitraux dans les églises qui, du fait de leur verticalité, n’engendrent que des projections minimes sur le sol.

En résulte un jeu de contrastes forts à la fois mobile grâce aux projections et reflets toujours changeants, et stable par l’effet des auto-adhésifs sur le toit.

« Les jours de soleil, on verra des taches de couleur sur le sol, très loin de soi et très proche de soi, selon où on se trouve dans la gare. Et ça devrait faire lever la tête de ceux qui s’aperçoivent qu’il y a de la couleur sous leurs pieds. À ce moment-là, ils verront ce qui a été fait. En deux temps. » Daniel Buren

Volontairement étalée sur une année, l’œuvre sera sans cesse mouvante, rythmée par les quatre saisons. Transformant ainsi de manière radicale le bâtiment et permettant un renouvèlement du regard sur l’architecture tout en impulsant une nouvelle approche.
 
Une œuvre à 80% financée par le privé
 
Le budget de réalisation de l’œuvre hors avant-projet avoisinera les 600.000 € ; le risque financier est entièrement supporté par le groupe Uhoda. Ce dernier noue des partenariats avec des acteurs privés afin de couvrir l’ensemble du budget de l’opération.

Le budget alloué par le secteur public via la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Ville de Liège et la Province de de Liège, couvre une faible part du montant total, à savoir moins de 20%. Le secteur public a soutenu l’étude préparatoire visant à concevoir l’avant-projet de l’œuvre et à vérifier la faisabilité technique et juridique.
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A Bruxelles, estampes modernes du Japon


 L’exposition « Shin hanga. Les estampes modernes du Japon 1900-1960 », qui se déroule jusqu'au 15 janvier 2023 au Musée Art & Histoire de Bruxelles, présente pas moins de 220 estampes japonaises provenant de deux collections privées des Pays-Bas, ainsi que des croquis, épreuves et estampes provenant de la collection du petit-fils de l’éditeur Watanabe. Ces œuvres sont complétées par un choix d’estampes shin hanga de la riche collection du Musée Art & Histoire.

 
Le mouvement Shin hanga (littéralement : « nouvelle estampe ») est un mouvement de renouveau de l’estampe traditionnelle (ukiyo-e) au début du XXe siècle. L’éditeur Watanabe Shōzaburō (1885-1962), constatant la diminution de la production xylographique due à la concurrence des nouvelles techniques importées telles que la photographie et la lithographie, sera le plus grand promoteur du mouvement. Il rassemblera autour de lui des artistes dont il fit réaliser les dessins selon les techniques traditionnelles de l’impression sur bois.


 
Tout en reprenant les thèmes classiques comme les paysages, les bijin (jolies femmes), les acteurs de kabuki, les fleurs-et-oiseaux, les estampes shin hanga reflètent aussi le Japon qui se modernise et elles séduisent par une nouvelle esthétique et une qualité de production extrêmement soignée. Avec des artistes tels que Kawase Hasui (1883-1957), Itō Shinsui (1898-1972), Ohara Koson (1877-1945), Kasamatsu Shirō (1898-1991) et Komura Settai (1887-1940).


 

jeudi 13 octobre 2022

Chronique Plaisir CD avec Olivia Gay, La Crapaude et Jodie Devos

 

Plaisir CD – Radio 4910 - FM 92.9

Chronique 05 «  Plaisir CD » du 9 octobre 2022

Nous allons débuter cette chronique avec un CD mettant en valeur une jeune violoncelliste française dont on s’attache à dire qu’elle figure déjà parmi les plus grandes d’aujourd’hui : Olivia Gay. Ce disque, son troisième opus, ne dément pas cette affirmation tant il est remarquable.

« Whisper me a tree » comporte douze pièces toutes inspirées par la nature. Et pour cause, Vosgienne de naissance, Olivia Gay ne cache pas son grand attachement à la nature et à sa préservation. La forêt est un lieu important pour elle. N’habite-t-elle pas en bordure de celle de Fontainebleau ? Cet album pourrait être un album engagé. Olivia Gay met la forêt au centre de son programme et une partie des recettes du disque sera versée au fonds « Agir pour la forêt ». Son engagement pour la réhabilitation de la forêt est tel qu’elle présente des concerts en forêt, grâce à une scène mobile.

Mais ce disque est avant tout celui d’une violoncelliste de grand talent, dont le jeu sensuel, musical et chargé d’émotions sait nous emmener dans les moments tragiques, poétiques, lyriques et envolés des pages musicales signées par Elgar, Offenbach, Fauré, Dvorak, Popper, Richter… Ce disque très réussi, auquel a participé notamment l’orchestre national de Cannes, nous fait vibrer de toutes ses atmosphères portées par la chaleur et la profondeur du violoncelle d’Olivia Gay, un Montagnana daté 1733.

Ecoutons cette excellente violoncelliste dans une œuvre de Popper.

Ecoutez ces harmonies… magnifiques non ? Elles nous emmènent sur le chemin non d’une langue belle avec des mots superbes comme le chante Yves Duteil mais d’une langue encore plus belle, trop peu présente dans nos vies, avec des mots encore plus superbes car cette langue, c’est la nôtre. Elle est d’amon nos otes : li walon. Lui-aussi a ses musiques, ses accents, ses parfums… Tout cela se retrouve dans ce disque d’un quatuor de femmes réuni sous le nom de la Crapaude. Ce disque n’est pas récent, c’est vrai… Ma chronique oui et je ne voulais pas manquer de partager avec vous, auditeurs de Radio 4910, ce disque que j’écoute régulièrement tant il est magnifique. Avec ces complaintes et histoires venues de la terre wallonne, la Crapaude apporte un formidable renouveau à la chanson wallonne et sa tradition. Nous sommes loin d’une représentation folklorisante de la tradition wallonne. La Crapaude habille délicatement ces chansons d’autrefois de modernité. La gageure de cet excellent quatuor vocal tient aussi à nous tenir à l’écoute, sans artifice. Bien sûr, des percussions discrètes se font entendre mais ce sont surtout les harmonies vocales qui retiennent nos oreilles. Savamment et délicatement écrites, elles apportent un sang neuf et une ambiance moderne à l’ensemble des chansons retenues pour ce disque intitulé : « Gote d’Ewe ». 10 chansons au total célébrant la région liégeoise, Hannut, les Ardennes, Namur, Marche… La Crapaude participe non seulement à redynamiser le répertoire issu de nos traditions musicales mais aussi à ce qu’il ne tombe pas dans l’oubli. Une langue belle à qui sait la défendre avec des trésors de richesses infinies… Conclusion empruntée à Yves Duteil. De ce disque à mettre dans toutes les oreilles nous allons écouter, contradictoirement à mon texte, une chanson en français : « La Wamme » venue de On, près de Marche-en-Famenne.


 

Terminons cette chronique avec une chanteuse belge rendant hommage à une autre chanteuse belge. Depuis sa seconde place au concours Reine Elisabeth, en 2014, Jodie Devos s’est imposée sur la scène belge de l’art lyrique mais aussi sur les scènes de France. Son talent est reconnu unanimement et elle est régulièrement sous les feux de l’actualité. Une nouveauté discographique de ce début d’automne la met encore en lumière : Bijoux perdus. Avec brio, elle rend hommage à une soprano colorature belge qui, au 19e siècle, a vécu quelques moments de triomphe : Marie Cabel. Des musicologues du Palazzetto Bru Zane ont ressuscité des œuvres dans lesquelles Marie Cabel avaient triomphé. Avec Pierre Bleuse à la tête du Brussels Philharmonic et du chœur de la radio flamande, Jodie Devos reprend ces airs de Meyerbeer, Ambroise Thomas, Auber, Halévy… et remet en lumière une étoile de l’art lyrique du 19e siècle née à Liège en 1827 et malgré ses succès, décédée dans l’indigence et la solitude en 1885. Un pur bonheur d’écouter Jodie Devos et de goûter au vent de fraîcheur et de fantaisie qu’elle insuffle dans son interprétation.

 

Du plaisir en CD, profitez-en bien !

Ecoutons cette merveilleuse chanteuse dans un extrait du Bijou perdu d’Adolphe Adam.

 

 

mardi 11 octobre 2022

A Bruxelles, le design investit la boutique

FRONT OF THE OKI-NI FLAGSHIP STORE - 2001 - Savile Row, London - 6a architects - © 6a architects

 

Objet de design et d’architecture, tout à la fois lieu d’échange et marqueur social, la boutique tient un rôle central dans notre paysage urbain et dans l’histoire de nos pratiques commerciales. Jusqu'au 5 mars 2023, au Design Museum Brussels, l’exposition "On Display. Quand le design investit la boutique" offre un regard sur ces lieux de séduction nichés au cœur de notre patrimoine et de notre culture, entre « expérience shopping » et laboratoire d’innovations.

Vitrine et vecteur de modernité, l’espace de la vente interpelle les architectes et les designers, depuis les premières boutiques bourgeoises du début du 19e siècle jusqu’au développement du design global, du consumérisme et de l’émergence du retail design au cours du 20e siècle.

La boutique d’hier et d’aujourd’hui offre un terrain d’expérimentation pour les designers et les architectes : des premières recherches formelles d’Adolf Loos aux réalisations de Marc Newson en passant par la recherche d’une identité globale avec l’enseigne AEG et les mythiques boutiques Olivetti.
 

INTERIOR VIEWS OF THE W. & L.T, WILD AND LETHAL TRASH SHOP – 1998 - B-bis architecten and Marc Newson (1963) - © Daniel Nicolas



Interrogeant l’évolution de nos esthétiques et de nos pratiques d’échanges, l’exposition On Display retrace à travers le concept de boutique, l’impact du design dans notre environnement quotidien.

Mobiliers, documents d’archives, aménagements intérieurs, étalages ou supports publicitaires, la visite de On display témoigne des multiples expérimentations et des concepts de boutiques qui jalonnent l'histoire du design et de l’architecture commerciale. 

(c) Design Museum Brussels


À travers ce focus inédit, emmené par le commissaire Benjamin Stoz, le Design Museum Brussels poursuit son exploration des champs de la création du design et de ses impacts sur notre société et notre vie quotidienne.

INTERIOR VIEWS OF THE W. & L.T, WILD AND LETHAL TRASH SHOP – 1996 - Marc Newson (1963) - © Tom Vack, courtesy of Marc Newson Ltd, 2021

 Le Design Museum Brussels se trouve Place de Belgique 1, 1020 Bruxelles

lundi 10 octobre 2022

A Mariemont, une autre Egypte et une passion éternelle

 


Depuis 2.000 ans, l’Égypte passionne ! Mais pourquoi ? La nouvelle exposition du Domaine et Musée royal de Mariemont explore la fascination exercée par l’Égypte ancienne sur l’imaginaire occidental. Le visiteur n’y trouvera donc pas des antiquités égyptiennes, mais des œuvres de diverses époques qui reflètent les fantasmes générés par la terre des Pharaons.

Réputé pour sa remarquable collection égyptienne (la plus grande de Wallonie et la deuxième plus importante de Belgique !), le Musée royal de Mariemont invite ses publics à la découverte d’une autre Égypte avec sa nouvelle exposition Égypte. Éternelle passion. Cette Égypte revisitée s’étend sur 2000 ans, de l’Antiquité romaine à aujourd’hui, et présente des œuvres à travers lesquelles artistes ou artisans se sont inspirés de l’Égypte ancienne et de ses principaux référents culturels.

Léo Caillard, Ramses hipster, marbre 2021 (c) Léo Caillard
 

Fort de son intérêt pour la réception de l’Antiquité dans la société contemporaine, le Musée royal de Mariemont fait un constat flagrant : l’Égypte ancienne a toujours été au cœur de notre imaginaire ! Elle n’a cessé de nous inspirer, de nous intriguer, de nous passionner, d’interpeller notre propre identité. On la retrouve partout : des œuvres des musées aux jouets pour enfants, des fontaines publiques aux décors d’intérieur, des recueils d’antiquités aux bandes dessinées, des récits de voyage aux photos souvenirs, des créations artistiques aux magazines people, des accessoires de cinéma aux jeux vidéo ! Pourquoi un tel succès ? Et comment se manifeste-t-il en Occident ? Que retenons-nous de la terre des Pharaons ?
 
Le parcours de l’exposition se présente comme un véritable miroir de notre société. L’Egypte ancienne parsème notre quotidien. Nous sommes entourés de « faiseurs d’Égypte » qui véhiculent des idées et des images qui trouvent leurs racines dans la vallée du Nil. Un dieu à tête de chien, des hiéroglyphes, une pyramide ou une momie font « égyptien » dans nos esprits et sont à l’origine des productions parfois surprenantes proposées dans l’exposition.
 

interDuck, artiste Ommo Wille, Buste de la reine Duckfertiti (c) interDuck
 

Depuis l’Isis des Gallo-Romains jusqu’à Rihanna en Néfertiti, en passant par Jean-François Champollion et Raoul Warocqué, l’exposition mêle volontairement les références et les médias qui construisent cette autre Égypte. En passant par un salon, une salle de jeux, une bibliothèque et un jardin, la scénographie montre que la terre des pharaons habite notre quotidien ! L’exposition Égypte. Éternelle passion invite ainsi le visiteur à une introspection : « Qu’avez-vous d’égyptien chez vous ? »

L'exposition se tient jusqu'au 16 avril 2023.