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vendredi 5 mai 2023

Films belges d'animation présents au MIFA


Des films belges seront à l'affiche de la compétition officielle du Festival international du film d'animation d'Annecy (France).

Evènement mondial dédié au film d'animation, après 60 ans d'existence, le "MIFA" est un rendez-vous attendu et apprécié des amateurs des films d'animation. Cette année, il aura lieu du 11 au 17 juin.

Dans la catégorie officielle des longs métrages,  Belga Films, nWave Studios, Octopolis et A Contracorriente présenteront leur prochain film d'animation "Les Inséparables".

Il s'agira là d'une avant-première car le film ne sortira en salle que le 20 décembre prochain.

Production belgo-franco-espagnole, l'histoire des Inséparables est l'oeuvre de Joel Cohen et Alec Sokolow (Toy Story). Jérémie Degruson (connu pour Le Manoir magique, Bigfoot, Bigfoot Family) a réalisé cette comédie qui suit les mésaventures de Don, une marionnette fugitive à l'imagination débordante, et de DJ Doggie Dog, une peluche abandonnée en quête d'inspiration. Tous deux vont être embarqués dans une extraordinaire aventure au coeur de la grande ville qu'est New York.

 

Parmi les autres films belges à l'affiche du Mifa, nous trouvons dans la catégorie des longs métrages : une production belgo-française, "Sirocco et le Royaume des courants d'airs" (réalisé par Benoît Chieux). Dans la catégorie "court-métrage" : "Ce qui bouge est vivant", réalisé par Noémie Marsily (production belge) et dans la catégorie "Film de télévision" : "Boys Boys Boys Tristan", production franco-belge, réalisée par Valentine Vendroux et Clawdia Prolongeau.


 


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jeudi 13 avril 2023

Guitare jazz à l'Atomium avec Philip Catherine

photo Ralf Dombrowski
A Bruxelles, ce 23 avril 2023, l'Atomium propose un concert de l'immense guitariste Philip Catherine, qui vient de fêter ses 80 ans fin octobre 2022. 

Depuis les années '60 Philip Catherine est une figure importante de la scène du jazz européen. Sa collaboration avec des grands artistes comme Charles Mingus, Chet Baker, Stéphane Grappelli, Dexter Gordon, Larry Coryell, Tom Harrell, NHOP, pour n'en nommer que quelques- uns, son style et sa sonorité uniques, son engagement musical, ont été importants et d'une influence incontestable sur le jazz contemporain européen.

Philip Catherine nous présentera le répertoire de son album "Pourquoi", une composition qui donne le titre à cette deuxième rencontre du trio avec le guitariste Paulo Morello et le bassiste Sven Faller. Sans aucun point d'interrogation est la musique de ces trois musiciens de haut vol. Avec un flow naturel, stylistiquement assurée dans tous les genres, parfois exubérante de vivacité puis contemplative et condensée comme une bonne musique de film. Depuis leur premier album "Manoir de mes rêves" (Enja, 2019) et une cinquantaine de concerts, Catherine, Morello et Faller ont fait mûrir leur art du trio et eur répertoire. Comme un bon vin.

Ce qui a commencé en 2010 par un jam entre les deux guitaristes dans les coulisses du "International Jazz Week Burghausen" compte, treize ans plus tard, "comme l'un des meilleurs trios que le jazz européen ait à offrir".

Informations pratiques 

lundi 10 avril 2023

L'Atomium et les arts numériques

L’Atomium invite le collectif d’artistes Visual System à investir ses espaces d’exposition et dédie sa programmation aux arts numériques. RESTART, une exposition temporaire, et CENTRALE, une installation pérenne, sculpteront l’Atomium de lumière et de son.
 

Depuis 2013, le lieu culturel qu’est aussi l’Atomium propose un regard sur la création numérique. Il offre régulièrement des cartes blanches à des artistes qui réalisent des univers immersifs dans la sphère des expositions. Ces propositions originales exploitent la magie des lieux et valorisent la richesse patrimoniale de l’édifice. En 2023, l’Atomium investira pleinement la question du numérique, consacrant sa programmation d’expositions, d’installations et de performances à ce domaine de la création artistique. 
 
Le collectif Visual System est au rendez-vous de cette programmation. « Nous nous réjouissons de cette collaboration avec Visual System » précise la direction de l’Atomium. Et de continuer : « Par leur maitrise technique et la poésie de leurs propositions artistiques, leurs créations rencontrent nos aspirations et les attentes de nos différents publics. Leur passion et leur engouement pour ce bâtiment en font un terrain de créativité propice à l’expérimentation et au développement de projets forts et singuliers qui marquent notre programmation ».

Pour cette édition, Visual System conçoit RESTART, une exposition temporaire, et CENTRALE, une installation pérenne. Des bancs sculptures complètent ces créations en offrant aux publics une assise qui participe à l’expérience contemplative. Visual System donne ainsi vie à une œuvre totale qui plonge le visiteur au cœur d’un parcours aussi spectaculaire qu’hypnotique. Une invitation à explorer, à s’abandonner et à vivre une expérience intense. En créant ce moment intime, Visual System poétise la lumière, le son et l’architecture à partir d'une narration abstraite et d’une émotion pure.

Informations pratiques :

 

Sur le site de l'Atomium

 

mercredi 29 mars 2023

Chez blan, Stephan Balleux présente Artificialia

Pour marquer la naissance de blan, fondation dédiée à l’art contemporain à Bruxelles, son fondateur Thomas de Wouters donne carte blanche à Stephan Balleux. 

L’artiste pluridisciplinaire de renommée internationale y présente Artificialia, jusqu'au 1er juillet 2023. Stephan Balleux investit l’ensemble de la fondation, des alcôves du sous-sol aux étages de l’hôtel de maître. Le jardin suspendu, situé entre l’hôtel et le cube qui le surplombe, accueillera une œuvre de très grand format de l’artiste, visible depuis le boulevard Général Jacques. 

Le visiteur parcourt un univers fantasmagorique où des œuvres plus anciennes côtoient des créations inédites de l’artiste plasticien. Ces dernières sont largement majoritaires : sculptures trouvées retravaillées par l’artiste, peintures à l’huile, à l’aquarelle, sur cuivre ou bois, photographies surpeintes, plaque de marbre gravée et œuvres de petits formats sous vitrines qui feront partie de ces pièces soit méconnues soit inconnues du public. 

Stephan Balleux présente ainsi une œuvre globale dynamique et fluide imaginée telle un cabinet de curiosités, auquel fait référence le titre de l’exposition Artificialia. En effet, Artificialia est le nom donné aux collections réunies d’objets et oeuvres d’arts conçues, fabriquées ou modifiés par l’humain. Avec cet événement majeur, Stephan Balleux a bien l’intention d’inciter à l’étonnement, la découverte et la surprise du spectateur. 

"Donner carte blanche totale à un artiste pour son exposition inaugurale se veut un premier acte fort et engagé de la toute nouvelle fondation blan". 

Expressions diverses 

Stephan Balleux (°1974) – Le travail artistique multidisciplinaire de Stephan Balleux, dans la diversité de ses expressions (peinture, dessin, vidéo d'animation, sculpture…), s’apparente à une quête interrogative sur l’essence et le sens de la pratique picturale. Son travail explore les techniques d’illusion que permet l’image pour interroger les modes de perception chez l’humain, en créant des compositions visuelles qui défient les attentes de l'observateur. L’élément récurrent de son travail est la fluidité des matières naturelles et artificielles, mais il utilise également des références historiques (histoire générale et de l’art) et culturelles (principalement zoologie, cinématographie, anthropologie et littérature) pour donner une profondeur supplémentaire à ses œuvres, une interrogation constante envers la condition humaine.


 

samedi 11 mars 2023

Bruxelles, Art Nouveau et Art Deco

Hotel Cohn-Donnay ©Explore.Brussels - Ph Sophie Voituron

Décliné sur trois week-ends, jusqu'au  26 mars, le BANAD Festival, qui vit sa 7e édition, est une invitation à la découverte de lieux remarquables issus du patrimoine Art nouveau et Art Déco en Région bruxelloise. 

Au programme : une cinquantaine de visites d’intérieurs habituellement fermés au public, des expériences insolites et des conférences originales, des activités inclusives et familiales, ou encore les incontournables “Foire d’objets” et “Salon des restaurateurs”. 
 

Hôtel Pieper ©Explore.Brussels - Ph Gilles van den Abeele
 

Pour la première fois, les visites permettront l’accès à la Villa Pelseneer, aux hôtels Pieper et Waxweiler, au Centre Scolaire du Souverain et aux maisons Homem de Macédo, Overloop, De Roy et Van Waesberghe, mais aussi aux Anciennes Papeteries De Ruysscher. L’hôpital Brugmann, qui fête cette année son centenaire, l’ancienne maison-atelier Fernand Dubois (Ambassade de Cuba) et l’hôtel communal de Forest, fraîchement rénové, intègrent le parcours.
 

Hôtel Tassel ©Explore.Brussels - Ph Sophie Voituron

Cette année, le festival est enrichi de propositions originales avec des concerts intimistes ou encore les “Visites hallucinées”, une expérience de visite étonnante sous forme d’enquête à la découverte de l’ancien Hôtel Cohn-Donnay
 
Parmi les conférences qui renforcent la découverte, épinglons, le 20 mars, une réflexion consacrée aux couples d'artistes Art nouveau et aux femmes éclipsées par l’Histoire.
 
Inclusif, le festival réserve des visites en plusieurs langues, dont en langue des signes, ainsi qu’aux personnes à mobilité réduite.
 
En clôture du festival, le dimanche 26 mars, le BANAD invite visiteurs et passionnés à une soirée Cabaret au cœur des années folles.

Informations pratiques : 

BANAD Festival 2023
Les weekends des 11 & 12, 18 & 19, et 25 & 26 mars 2023

Les informations complètes ici

Hôtel Max Hallet ©Explore.Brussels - Ph Sophie Voituron


vendredi 10 mars 2023

A Liège, hommage à Georges Simenon

 

c-sanjiro minamikawa -c-simenon-tm-collection fonds georges simenon uliege

 
2023 marque les 120 ans de la naissance de Georges Simenon, le romancier de langue française le plus vendu, traduit et adapté du vingtième siècle. Sa ville natale, Liège, entend célébrer cet événement. Pendant quatre jours, jusqu'au 11 mars 2023, la Cité Ardente lui rend hommage avec une toute nouvelle initiative, un festival, Le Printemps Simenon. Ce dernier a pour ambition de faire découvrir et redécouvrir l’œuvre de Simenon au travers d’expositions, de rencontres littéraires, de projections cinéma, de conférences et d’une balade thématique. À son initiative, John Simenon, par l’intermédiaire de sa société Simenon.tm et l’Université de Liège, en étroite collaboration avec la Ville de Liège. La grande majorité des événements inscrits au programme sont gratuits et accessibles sans réservation. Ils s’adressent à tous les publics et privilégient la convivialité et le plaisir de la rencontre et de l’échange. 
 
Cet hommage ne se limitera pas à ces quelques journées car des expositions perdureront encore quelques temps et un nouveau parcours "Simenon" est proposé notamment en Outremeuse.
 
Quelques temps forts du programme :

DES EXPOSITIONS
 

SIMENON. IMAGES D’UN MONDE EN CRISE

 
expo photos Simenon Grand Curtius

Entre 1931 et 1935, Georges Simenon a voyagé à travers le monde et en a rapporté des reportages, des romans et, on le sait moins, des milliers de photographies, souvent de très grande qualité. C’est une sélection de celles-ci qui est présentée au Grand Curtius, au gré d’un parcours qui pose la question suivante : que nous dit Simenon photographe de Simenon romancier et reporter ? Comment chez lui l’image complète-t-elle ou éclaire-t-elle le travail d’écriture ?

Les motivations de Simenon pour voyager étaient en effet multiples : voir le monde, « vivre toutes les vies », découvrir, derrière la diversité des lieux et des coutumes, ce qu’il appellera plus tard « l’homme nu ». Ce que laissent pourtant apparaître ces clichés, c’est l’inquiétude d’un regard, hanté par le souvenir de la Première Guerre et habité par la crainte de la suivante : effets dévastateurs de la grande crise, rencontre brutale de la modernité triomphante et des modes de vie traditionnels, images obsédantes des grandes migrations,…

Ces photographies donnent donc à voir un Simenon immergé dans son époque et observateur de l’Histoire en marche, tout en fournissant le décor vrai de certains de ses plus grands romans tels que Le Coup de lune, Les Gens d’en face, Les Clients d’Avrenos ou Quartier nègre. Mais le Simenon qui fixe ainsi sur la pellicule les images d’un monde voué à disparaître dans le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale prépare aussi son œuvre romanesque de l’après-guerre en se lançant « à la recherche de l’homme nu », c'est-à-dire d’un homme de partout et de nulle part, tel qu’il apparaît une fois débarrassé de ses attributs de rang, de caste ou de race, seul horizon de réconciliation possible dans ce monde en crise.
 
Elle est accueillie par le Musée Grand Curtius,  Féronstrée, 136
Jusqu'au 27 août 2023

 
SIMENON, DU ROMAN DUR À LA BANDE DESSINÉE
 

 
 
Exposition inédite aux Fonds patrimoniaux des planches de Christian Cailleaux pour son adaptation, avec José-Louis Bocquet, du roman dur Le Passager du Polarlys ainsi que des planches de Jacques de Loustal pour le biopic Simenon, l’Ostrogoth scénarisé par José-Louis Bocquet, Jean-Luc Fromental et John Simenon. Les deux ouvrages paraitront respectivement en mai et en octobre 2023 aux éditions Dargaud.
En complément à cette présentation en avant-première, les Fonds patrimoniaux exposent une sélection de publications, pièces et documents issus des collections illustrant dans les grandes lignes les liens entre Simenon et Liège, diverses activités culturelles et littéraires, différents supports de publication.
 
Fonds patrimoniaux
Ilot St Georges
Jusqu'au 12 mai 2023


Nouveau parcours Simenon

Sur les traces de Simenon
 
statue Simenon, place saint-lambert, parcours Simenon c-photo-olivier-bourgi

 

 Le Parcours Simenon retrace la jeunesse de Simenon à Liège et plus particulièrement en Outremeuse. Inauguré en 1983 et rénové en 2003, il a fait l’objet d’une nouvelle modernisation en 2023 : révision du tracé et des plaques signalétiques, création d’une application pour smartphone, mise à neuf de la Caque… Il proposera dès le 11 mars une série de contenus inédits, parmi lesquels des photos d’époque, des enregistrements audios d’extraits de Simenon, ou encore une expérience en réalité augmentée.
 
 

vendredi 3 février 2023

A Bruxelles, en Wallonie et en Flandre, le son en fête

 La 13ème édition de La Semaine du Son 2023, dont le thème est la voix, se déroule jusqu'au 05 février à Bruxelles et dès la semaine suivante en Flandre et en Wallonie. 

Notons la participation de nouveaux partenaires, notamment le Musée de Folklore et Vie Frontalière (MUSEF) à Mouscron, le magnifique Musée des Beaux-Arts de Tournai, conçu par l'architecte Victor Horta, et la Kapel Romaanse Poort à Louvain, qui viennent s’ajouter aux partenariats de longue date dont le Delta à Namur, l’Alba à Charleroi, l’Auditorium Abel Dubois à Mons et Het Bos à Anvers.

Quel est le rôle de la voix humaine dans un monde de plus en plus dominé par la technologie ? Quelles sont les possibilités de notre propre voix ? Quelles sont les différentes voix qui nous entourent et que nous pouvons apprendre à écouter ? Comment faire entendre les voix de ceux qu’on entend trop rarement ? De quelles manières peut-on capter et enregistrer des voix ?

De nombreux concerts d'artistes confirmés et émergents, des performances, des installations sonores, des conférences et des parcours sont organisés dans divers lieux connus ou à découvrir tant dans la sphère publique que dans l'espace privé : salles de concerts (Flagey, le Botanique, le MIM, …), musées, espaces d'expérimentation de l'art sonore, mais aussi en plein air. Chaque lieu explore et éclaire le thème à sa manière, créant ainsi un espace de réflexion et d’émotion hors du commun !

Lors de ces multiples activités, le public pourra rencontrer et échanger avec les artistes, découvrir des installations et des performances interactives ou encore participer à des ateliers et des parcours sonores. L’occasion pour tous, bébés, enfants, jeunes et adultes de se familiariser avec diverses pratiques artistiques autour de la voix.

Jusqu'au 5 février inclus, deux installations sonores de compositeurs de la FeBeME/ BeFeM (Fédération belge de musique électroacoustique) seront accessibles au public au MIM (Musée des Instruments de Musique) de 10h à 17h. 

 
Les Halles Saint-Géry accueilleront quant à elles accueillent une exposition temporaire de cinq installations sonores autour de la portée ou de la puissance de la voix intérieure ou expressive. Le public est invité à plonger dans l’imaginaire des artistes et à interagir avec les installations à travers leur propre interprétation ou ressenti. Dans l’exposition, les spectateurs ont également l’occasion de participer à des performances et à des ateliers organisés et guidés par les artistes. 

Ce n'est qu’une partie des nombreuses activités qui sont au programme aux quatre coins de la Belgique. Et… tous ces événements sont gratuits !

Toutes les infos ici :  www.lasemaineduson.be

dimanche 29 janvier 2023

"Plaisir CD", chronique 08 sur Radio 4910

 Chronique 08 « Plaisir CD » du 4 décembre 2022 sur Radio 4910

C’est avec un album magistral que j’ouvre cette nouvelle chronique… La musique est puissante, enlevée… Elle deviendra aussi dramatique. Nous sommes au début du 19e siècle, l’époque du romantisme, celle où brilla Beethoven qui signe l’œuvre que nous entendons : Le Christ au Mont des Oliviers. L’unique oratorio écrit par Beethoven ici enregistré sous la baguette du prestigieux chef belge, Philippe Herreweghe. Ce musicien gantois, aujourd’hui âgé de 75 ans, est considéré comme un des piliers de la musique baroque et depuis 2011, il a à cœur de mettre en valeur le grand répertoire symphonique, de Beethoven à Mahler. Ce qui ne l’a pas empêché, voici quelques mois à peine, de sortir un CD consacré à un compositeur du 16e siècle : Carlo Gesualdo.
Avec le Collegium Vocale de Gand et l’Orchestre des Champs Elysées, deux ensembles à la réputation forte et unanimement reconnue, Philippe Herreweghe signe un évènement musical fort. Cette première composition sur un thème religieux écrite par Beethoven est non seulement servie par des musiciens et choristes de grand talent et très énergiques mais aussi par des solistes, à la grande maîtrise vocale : le ténor Sebastian Kojlhepp, la soprano Eleanor Lyons et la basse Thomas Bauer qui prêtent respectivement leurs voix au Christ, à un ange et à Pierre. Quant au chœur, il sera tour à tour soldat, disciple ou ange.
Tous, solistes, chœurs et musiciens, sont réunis dans une grande ferveur expressive… Ce CD évènement ravira les amateurs de Beethoven et d’art lyrique mais aussi les passionnés de musique religieuse qui découvriront une image du Christ esquissée par le librettiste (et peut-être Beethoven) quelque peu éloignée des récits évangéliques. Dramaturgie oblige…
Nous allons écouter un extrait mettant en valeur les voix de Sebastian Kojlhepp et d’Eleanor Lyons.
 
 C’est avec la jeune génération de solistes que nous poursuivons cette chronique. La Fondation suisse Orpheum a pour objectif d’encourager les jeunes solistes. Depuis 1990, elle organise des rencontres artistiques et permet à des jeunes musiciens de très haut niveau de se produire avec des orchestres de premier plan. On imagine l’impulsion donnée par Orpheum à une carrière débutante. En 2020, la Fondation s’est lancée dans un nouveau projet : « Nouvelle génération de solistes mozartiens ». C’est dans ce cadre que se situe le CD que nous entendons pour le moment. Voici donc de jeunes solistes au défi d’interpréter les concertos de Mozart. Quatre volumes sont déjà disponibles. Aujourd’hui, je vous présente le 3e volume qui regroupe des concertos de flûte, piano et violon avec respectivement comme soliste Joséphine Olech, Jenneba Kanneh-Masson et Ludwig Gudim.
Ces très jeunes et talentueux solistes sont accompagnés par l’Orchestre symphonique de la Radio de Vienne, dirigé par Howard Griffiths, chef reconnu comme étant un expert de Mozart dont il dit « Jouer sa musique, c’est comme se regarder dans un miroir ».
Pour illustrer ce disque, je vous propose d’écouter un extrait du concerto n°1 pour flûte avec en soliste Joséphine Olech.
 
Clôturons cette chronique en restant dans ce projet « jeune génération de solistes mozartiens ». Un 4e CD sort conjointement avec le précédent en cet automne 2022. Il est consacré aux 23e et 24e concertos pour piano de Mozart et met en lumière un jeune pianiste britannique plusieurs fois primés lors de prestigieux concours : Julian Trevelyan. Il est accompagné par l’Orchestre symphonique de la Radio de Vienne mais cette fois, placé sous la baguette de Christian Zacharias.
 
De Mozart, Julian Trevelyan déclare « sa musique déborde de vie, d’humour et de plaisirs. Je ne sais pas comment je pourrais mener une vie épanouie sans sa musique ».
Combien de mélomanes adhéreront à cette déclaration et se réjouiront de découvrir cette jeune génération de solistes mozartiens, dans l’enthousiasme et le dynamisme de leur jeune âge.
Les voici tous quatre immortalisés dans leur carrière naissante et peut-être, découvrons-nous avec ces deux CDs, chers auditeurs de Radio 4910, quatre jeunes parmi les virtuoses de demain.
Nous terminons cette chronique en écoutant Julian Trevelyan dans l’Adagio du concerto n°23 de Mozart, bien entendu.
Du plaisir en CD, profitez-en bien !

dimanche 4 décembre 2022

A Liège, les collections d'art de la famille Rothschild

 
 Paul Cézanne (Aix-en-Provence, 1839-1906) Les Baigneurs, 1890 Huile sur toile, 43 x 53 cm Collection particulière 
© 2022, Gérald Micheels

Jusqu'au 26 février 2023, le musée de La Boverie présente l’exposition “Collectionneuses Rothschild. Mécènes et donatrices d’exception”. 

Conçue en partenariat avec le musée du Louvre, elle emmène le visiteur dans l’univers de la famille Rothschild, et plus particulièrement dans les collections de certaines femmes de la branche familiale française. Renouvelant un partenariat initié en 2016 avec le musée du Louvre (En plein air en 2016 et Viva Roma! en 2018), La Boverie inaugure avec cette exposition la thématique 2022-2023 sur les collections.
 
Depuis le 19e siècle, la famille Rothschild est légendaire dans l’histoire de nos sociétés. Cette dynastie est devenue au fil du temps synonyme de réussite dans le monde de la finance, mais aussi de richesse intellectuelle et artistique. Un nom incontournable, connu de tous. Pourtant, derrière ce nom de famille se cache des personnalités méconnues et un patrimoine insoupçonné. Proposant un point de vue inédit, cette exposition mettra en lumière des femmes de la famille à la personnalité singulière.

Portrait de Charlotte de Rothschild
Ary Scheffer (Dordrecht, 1795 – Argenteuil, 1858) Portrait de la baronne Nathaniel de Rothschild
Huile sur toile, 93,5 x 128 cm Collection particulière © 2022, Gaëlle Deleflie
 

Ignorées par l’histoire de l’art, ces femmes ont été des collectionneuses, bâtisseuses, mécènes et héritières, qui ont contribué d’une manière significative à l’enrichissement du patrimoine historique et des collections des musées français par leurs dons et legs considérables. Sur un parcours de plus de 2 000 m², l’exposition retracera le goût et la personnalité de neuf femmes d’exception. Parfois très indépendantes, parfois dans l’ombre de leur mari, elles ont joué un rôle important dans l’histoire de l’art, l’histoire, la société et même dans la vie des artistes de leur époque.
 

Maître de la nativité de Castello
Maitre de la Nativité de Castello La Vierge et l’Enfant au chardonneret, vers 1455-1460 Tempera sur bois, 80 x 51 cm Paris, musée du Louvre (inv. RF 1264)
© 2019 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojeda
 

À travers une sélection de plus de 350 œuvres issues d’une quarantaine d’institutions et de collections privées françaises, l’exposition proposera un parcours constitué d’œuvres de toutes époques et tous horizons. Le visiteur rencontrera de grands artistes, tels que Fragonard, Chardin, Delacroix, Cézanne, Claudel, Rodin, Egon Schiele, Calder, mais aussi des tableaux de la Renaissance italienne, des collections de bijoux et de porcelaines, ou encore des objets d’art africain et d’Extrême-Orient. Autant d’œuvres d’art qui témoignent de l’histoire du goût et du collectionnisme au fil des 19e et 20e siècles.

Marc Frankinet quartet et Ottus dans cette Chronique 07 de Plaisir CD sur Radio 4910

Chronique 07 «  Plaisir CD » du 20 novembre 2022 sur Radio 4910

Cette nouvelle chronique sera 100% liégeoise de la musique, aux musiciens et aux compositeurs avec deux albums dans des styles diamétralement opposés !

Ouvrons la avec du jazz et un album jouissif : « In a little provincial town », le dernier cd en date du superbe trompettiste Marc Frankinet.

En quartet avec les non moins superbes Jacques Pirotton (guitare), Benoit Vanderstraen (basse) et Antoine Cirri (batterie), Marc Frankinet s’est plongé dans un hommage à dix compositeurs liégeois de l’après-guerre. Qu’ils soient liégeois de naissance ou d’adoption. Et non des moindres puisqu’au fil des plages, nous retrouvons Jeanne, Thomas, Jaspar, Ghazarian, Flechet, Pelzer ou encore Bedeur et List.

Dès les premières notes, nous entrons dans un réel bonheur d’écoute avec des musiciens en très grande forme, des sons chauds, des ambiances colorées. Les échanges entre les instruments, particulièrement entre la guitare de Jacques Pirotton et la trompette de Marc Frankinet, sont exaltants. C’est du jazz de haut niveau qui nous est offert et leur interprétation, pleine de lyrisme et de dynamisme, rend un hommage fort à ces compositeurs qui ont marqué l’histoire musicale de Liège et bien au-delà… Un CD de référence pour les amateurs de jazz mais aussi pour les jeunes guitaristes et trompettistes. Ils trouveront ici des moments musicaux qui vont les marquer et certainement une motivation encore plus forte à travailler leur instrument.

Vivement un second opus de cet hommage avec du Cabay, du Zurstrassen, du Vaiana… Il y a encore des partitions de Liégeois à remettre dans les oreilles des amateurs de jazz.

Ecoutons un morceau de Bobby Jaspar « Memory of dick »

Avec le disque suivant, nous changeons radicalement de style mais nous restons à Liège, démontrant la richesse et la diversité musicale que nous rencontrons en terre mosane.

Nous voici, avec « Ghost Travellers » du groupe Ottus, écrit avec deux TT et donc à ne pas confondre avec le nom savant du hibou. Nous pénétrons dans l’univers du pop-folk, du folk-rock, voire plus encore tant les instruments acoustiques de l’ensemble de Loic Holzemer nous entraînent dans de multiples ambiances et styles.

Nous sommes bien dans une mouvance néo-folk avec des instants souvent intimistes et mélancoliques mais baignée d’une musique assez contrastée. Parfois colorée de country, de musiques des balkans… Les influences sont diverses et multiples. Dans certains aspects, on songe au folk rock de la fin des années ’60, début ’70… A d’autres moments, à un rock plus crasseux et actuels… Ca balance entre différents styles mais c’est bien le pop folk qui domine par l’importance donnée aux instruments acoustiques comme la guitare, la mandoline, l’accordéon, le banjo mais aussi certaines harmonies vocales. Ottus a conçu cet album comme une aventure romancée, un récit d’aventures où chaque rencontre est prétexte à une chanson. Nous accompagnons un fantôme en voyage, en quête initiatique. Et un voyage n’étant pas toujours un long fleuve tranquille, il est normal de passer par différents états, d’être bousculé ou enchanté…

Je terminerai en mettant en lumière le livret qui accompagne le disque. Loïc Holzemer a illustré de quelques planches BD chaque chanson. De quoi aider à entrer un peu plus dans l’univers d’Ottus et de son fantôme voyageur.

Nous écoutons ce groupe liégeois dans un extrait qui démontre la diversité musicale qu’offre Ottus : « The wave stride »

Du plaisir en CD profitez-en bien !

lundi 21 novembre 2022

Plaisir CD avec "7a8", "Couleurs de l'incendie", Isaline Leloup, Sandrine Piau

Chronique 06 «  Plaisir CD » 

du 6 novembre 2022 sur Radio 4910

Lors de ma première chronique, j’avais évoqué un disque enregistré par huit violoncellistes : « O Celli ». Aujourd’hui, j’ouvre cette sixième chronique avec un CD tout aussi hors du commun : « Polaris », enregistré par un ensemble de sept saxophones appelé « 7à8 », le 8e musicien étant le brillant arrangeur des musiques enregistrées.

Dans le paysage musical belge, « 7à8 » occupe une place unique. Créé par d’anciens étudiants du Conservatoire de Mons, l’ensemble a déjà douze ans d’âge. Cette formation est peu banale et a eu la volonté de s’approprier la musique symphonique à travers la famille des saxophones : soprano, alto, ténor et baryton. Exit donc violons et flûtes, trompettes et hautbois… La musique vivra aux timbres du son cuivré et malgré tout chaleureux du sax ! Parfois, comme c’est le cas, dans ce cas, accompagné d’un clavecin et de percussions.

Dès les premières notes du CD, notre oreille a été conquise. « Polaris » est une entreprise musicale très originale et efficace tant les arrangements signés Thomas Pechot sont soignés. L’orchestre de saxophones sonne comme un orchestre symphonique. C’est à s’y méprendre et quelle vigueur se dégage dans l’interprétation d’œuvres de Roman, Grieg, Nielsen et Sibelius.

Pas d’œuvre originale dans ce CD mais un magnifique voyage musical vers l’Europe du Nord. C’est un disque enthousiaste et enthousiasmant à recommander. Il s’en dégage une grande énergie, de magnifiques couleurs orchestrales et de savoureux instants de poésie dans les passages où la finesse de jeu est de rigueur.

Enregistré en juin 2021 au Concert Hall de Namur, ce disque est sorti ce 5 novembre. Malheureusement, il n’y a pas encore de concert prévu dans notre région. Pour écouter « 7à8 » en live, il faudra se rendre à Tournai le 11 décembre prochain.

Nous allons écouter ce superbe ensemble dans un extrait de la suite Peer Gynt de Grieg.

 Effectuons maintenant un détour par le cinéma avec la sortie dans les jours à venir d’un film réalisé par Clovis Cornillac : « Couleurs de l’incendie », adapté d’un roman du superbe écrivain Pierre Lemaître. On y retrouve dans la distribution Léa Drucker, Benoit Peolvoorde, Olivier Gourmet, Alice Isaaz… Mais diable que vient faire le cinéma dans cette chronique dédiée au CD ? La sortie du film coïncide avec la sortie d’un CD qui reprend la bande originale de « Couleurs de l’incendie ». Elle est signée en grande partie par Guillaume Roussel. Ce jeune compositeur français est connu pour être l’auteur des musiques de films tels « Les Seigneurs », « La French », « Bac Nord » (qui lui vaudra d’être nommé aux Césars), « C’est magnifique » ou encore « Novembre »…

Je vous invite à découvrir ces plages musicales très inspirées ainsi que d’autres écrites par Verdi, Saint-Saens, Bizet ou encore extraites du répertoire français comme « Plaisir d’amour ». Ce CD est aussi l’occasion d’entendre la cantatrice française, Sandrine Piau, qui prête sa voix, dans le film à l’actrice Fanny Ardant qui joue dans « Couleurs de l’incendie » une cantatrice héroïque.

Je vous propose d’écouter un extrait de « Va Pensiero » de Verdi


 

Nous venons d’écouter Sandrine Piau… Mais elle est doublement dans l’actualité discographique. Par « Couleurs de l’incendie » et les quelques pages qu’elle y interprète mais aussi par un CD qu’elle sort en duo avec une autre soprano : Véronique Gens, elle-aussi, comme Sandrine Piau, révélée par la scène baroque. Toutes deux bénéficient d’une solide réputation internationale et tiennent une place de choix dans le monde lyrique.

Les voici partenaires dans « Rivales », titre d’un CD enregistré avec l’ensemble « Le concert de la Loge », dirigé par le violoniste Julien Chauvin.

Avec brio, ces deux grandes dames du chant français interprètent des airs et duos d’opéras et d’opéras comiques français, à tour de rôle ou en duo. On va ainsi entendre du Gluck, du Grétry, du Chérubini, du Sacchini…

Amies depuis leurs débuts avec William Christie, Sandrine Piau et Véronique Gens s’offrent ici le plaisir de vraies retrouvailles. Mais alors pourquoi « Rivales » est-il le titre donné à ce CD ? « Rivales » parce qu’il rend hommage à deux grandes figures de l’art lyrique français des 18e et 19e siècles : Mme Dugazon et Mme St Huberty. Sous le règne de Louis XVI, toutes deux triomphaient et étaient reines dans leur théâtre respectif. Elles ont inspiré quelques compositeurs et librettistes et ainsi marqué leur temps.

Nous voici entre classicisme et pré-romantisme, entre tendresse, sensibilité, tragédie, pathétique et légèreté. Deux grandes artistes ainsi qu’un excellent ensemble à découvrir dans ce CD !

Nous les retrouvons en duo dans cet extrait de « La Clémence de Scipion » de Johann Christian Bach

Je vais terminer cette chronique avec une musicienne verviétoise, que le public a pu entendre samedi dernier sur la scène de l’Automne musical de Spa dans l’ensemble Scherzi Musicali : Isaline Leloup. D’aucuns l’auront remarquée car elle tenait entre ses mains ce qui aurait pu être une contrebasse mais qui n’en était pas une : une contrebasse viennoise. Un instrument méconnu né à Vienne au milieu du 18e siècle et bien différent de notre basse moderne. Il tiendrait certains de ses éléments de la viole de gambe et du violone. Son accord est aussi différent. Isaline Leloup se passionne pour cet instrument et lui rend hommage à travers un CD qui est sorti récemment : « A Viennese Afternoon ». En quatuor, elle nous emmène en voyage dans le 18e siècle viennois, de manière enlevée et dynamique. Un vrai plaisir d’écouter ce quatuor enthousiaste et passionné et surtout de découvrir, par le disque, la contrebasse viennoise, instrument grave aux belles couleurs veloutées et chaleureuses.

Cet extrait d’une œuvre de Von Dittersdorf devait vous convaincre...

Du plaisir en CD, profitez-en bien !