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jeudi 13 octobre 2022

Chronique Plaisir CD avec Olivia Gay, La Crapaude et Jodie Devos

 

Plaisir CD – Radio 4910 - FM 92.9

Chronique 05 «  Plaisir CD » du 9 octobre 2022

Nous allons débuter cette chronique avec un CD mettant en valeur une jeune violoncelliste française dont on s’attache à dire qu’elle figure déjà parmi les plus grandes d’aujourd’hui : Olivia Gay. Ce disque, son troisième opus, ne dément pas cette affirmation tant il est remarquable.

« Whisper me a tree » comporte douze pièces toutes inspirées par la nature. Et pour cause, Vosgienne de naissance, Olivia Gay ne cache pas son grand attachement à la nature et à sa préservation. La forêt est un lieu important pour elle. N’habite-t-elle pas en bordure de celle de Fontainebleau ? Cet album pourrait être un album engagé. Olivia Gay met la forêt au centre de son programme et une partie des recettes du disque sera versée au fonds « Agir pour la forêt ». Son engagement pour la réhabilitation de la forêt est tel qu’elle présente des concerts en forêt, grâce à une scène mobile.

Mais ce disque est avant tout celui d’une violoncelliste de grand talent, dont le jeu sensuel, musical et chargé d’émotions sait nous emmener dans les moments tragiques, poétiques, lyriques et envolés des pages musicales signées par Elgar, Offenbach, Fauré, Dvorak, Popper, Richter… Ce disque très réussi, auquel a participé notamment l’orchestre national de Cannes, nous fait vibrer de toutes ses atmosphères portées par la chaleur et la profondeur du violoncelle d’Olivia Gay, un Montagnana daté 1733.

Ecoutons cette excellente violoncelliste dans une œuvre de Popper.

Ecoutez ces harmonies… magnifiques non ? Elles nous emmènent sur le chemin non d’une langue belle avec des mots superbes comme le chante Yves Duteil mais d’une langue encore plus belle, trop peu présente dans nos vies, avec des mots encore plus superbes car cette langue, c’est la nôtre. Elle est d’amon nos otes : li walon. Lui-aussi a ses musiques, ses accents, ses parfums… Tout cela se retrouve dans ce disque d’un quatuor de femmes réuni sous le nom de la Crapaude. Ce disque n’est pas récent, c’est vrai… Ma chronique oui et je ne voulais pas manquer de partager avec vous, auditeurs de Radio 4910, ce disque que j’écoute régulièrement tant il est magnifique. Avec ces complaintes et histoires venues de la terre wallonne, la Crapaude apporte un formidable renouveau à la chanson wallonne et sa tradition. Nous sommes loin d’une représentation folklorisante de la tradition wallonne. La Crapaude habille délicatement ces chansons d’autrefois de modernité. La gageure de cet excellent quatuor vocal tient aussi à nous tenir à l’écoute, sans artifice. Bien sûr, des percussions discrètes se font entendre mais ce sont surtout les harmonies vocales qui retiennent nos oreilles. Savamment et délicatement écrites, elles apportent un sang neuf et une ambiance moderne à l’ensemble des chansons retenues pour ce disque intitulé : « Gote d’Ewe ». 10 chansons au total célébrant la région liégeoise, Hannut, les Ardennes, Namur, Marche… La Crapaude participe non seulement à redynamiser le répertoire issu de nos traditions musicales mais aussi à ce qu’il ne tombe pas dans l’oubli. Une langue belle à qui sait la défendre avec des trésors de richesses infinies… Conclusion empruntée à Yves Duteil. De ce disque à mettre dans toutes les oreilles nous allons écouter, contradictoirement à mon texte, une chanson en français : « La Wamme » venue de On, près de Marche-en-Famenne.


 

Terminons cette chronique avec une chanteuse belge rendant hommage à une autre chanteuse belge. Depuis sa seconde place au concours Reine Elisabeth, en 2014, Jodie Devos s’est imposée sur la scène belge de l’art lyrique mais aussi sur les scènes de France. Son talent est reconnu unanimement et elle est régulièrement sous les feux de l’actualité. Une nouveauté discographique de ce début d’automne la met encore en lumière : Bijoux perdus. Avec brio, elle rend hommage à une soprano colorature belge qui, au 19e siècle, a vécu quelques moments de triomphe : Marie Cabel. Des musicologues du Palazzetto Bru Zane ont ressuscité des œuvres dans lesquelles Marie Cabel avaient triomphé. Avec Pierre Bleuse à la tête du Brussels Philharmonic et du chœur de la radio flamande, Jodie Devos reprend ces airs de Meyerbeer, Ambroise Thomas, Auber, Halévy… et remet en lumière une étoile de l’art lyrique du 19e siècle née à Liège en 1827 et malgré ses succès, décédée dans l’indigence et la solitude en 1885. Un pur bonheur d’écouter Jodie Devos et de goûter au vent de fraîcheur et de fantaisie qu’elle insuffle dans son interprétation.

 

Du plaisir en CD, profitez-en bien !

Ecoutons cette merveilleuse chanteuse dans un extrait du Bijou perdu d’Adolphe Adam.

 

 

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