56e exposition internationale d'art de la Biennale de Venise
du 9 mai au 22 novembre 2015
PERSONNE ET LES AUTRES
Vincent Meessen et artistes invités
Le pavillon belge de la 56ème Biennale de Venise exposera le travail de l'artiste belge Vincent Meessen, ainsi que celui de plusieurs artistes étrangers invités. Le titre de l'exposition, Personne et les autres, est emprunté à une pièce, aujourd'hui perdue, d'André Frankin, critique d'art belge, membre des Internationales lettriste et situationniste. Cette exposition prend pour point de départ l'histoire du pavillon belge et le contexte international de la Biennale (tous deux issus des expositions coloniales et internationales). Le pavillon belge fut le premier pavillon étranger construit dans les Giardini de Venise, sous le règne du roi Léopold II. Le travail et les recherches artistiques de Vincent Meessen n'ont cessé d'explorer l'histoire et les prolongements de la modernité coloniale.
Le projet de l'artiste, choisi pour représenter la Belgique à la Biennale, délaisse la forme traditionnelle de l'exposition solo et s'ouvre à de multiples voix et postures. Travaillant en étroite collaboration, Vincent Meessen et Katerina Gregos, curatrice installée à Bruxelles, ont conçu une exposition thématique et invité une douzaine d'artistes étrangers. En rassemblant des artistes originaires des Amériques, d'Afrique, d'Asie et d'Europe et dont la pratique se nourrit de travaux de recherches, Personne et les autres remet en question la notion classique de représentation nationale à la Biennale de Venise. Cette exposition vise à sonder l'héritage de l'Internationalisme, une "conspiration des égaux" qui fut tout a la fois projet de lute, de collaboration, et d'émancipation qui proposait de faire de la modernité une projet égalitairement partagé par tous.
Personne et les autres recuse ainsi la conception eurocentrique de la modernité en révélant un héritage avant-gardiste marquée par un pollinisation artistique et intellectuelle croisée entre l'Europe et l'Afrique. Cette exposition révèle des micro-histoires passées sous silence et acte l'importance capitale d'une série de formes intellectuelles et culturelles hybrides apparues suite aux échanges coloniaux.
Une nouvelle oeuvre de Vincent Meessen, filmée à Kinshasa, est au coeur même du concept de l'exposition. Elle aborde la participation largement méconnue d'intellectuels congolais à l'ultime avant-garde internationale de la modernité : l'Internationale situationniste, dont la dernière conférence eut lieu à Venise en 1969. L'histoire coloniale de la Belgique et son rôle stratégique dans l'Internationale situationniste - à travers des personnalités comme Raoul Vaneigem - sont essentiels pour comprendre les avant-gardes artistiques et politiques de l'Europe du vingtième siècle. Explorant cette dimension de l'Internationale situationniste, le travail de Meessen révèle certains épisodes secrets des histoires entremêlées de l'art, de la musique populaire et de l'activisme.
Prenant acte des conséquences culturelles de l'histoire coloniale, cette exposition met au jour certains dialogues artistiques et intellectuels engages depuis l'époque colonial, jusqu'à la post-indépendance en passant par les lutes de libération nationale. Par ce travail d'actualisation, Personne et les autres interroge l'impact concret de la modernité colonial dans la fabrique de nos subjectivités contemporaines.
Parmi les artistes invités figurent :
Mathieu K. Abonnenc (1977, Guyane française, vit et travaille à Metz)
Sammy Baloji (1978, République Démocratique du Congo, vit et travaille à Lubumbashi et à Bruxelles)
James Beckett (1977, Zimbabwe, vit et travaille à Amsterdam)
Elisabetta Benassi (1966, Italie, vit et travaille à Rome)
Patrick Bernier et Olive Martin (1971, France, 1972, Belgique, vivent et travaillent à Nantes)
Tamar Guimarães et Kasper Akhøj (1967, Brésil, 1976, Danemark, vivent et travaillent à Copenhague)
Maryam Jafri (1972, Pakistan, vit et travaille à Copenhague et à New York)
Adam Pendleton (1984, États-Unis, vit et travaille à New York)
du 9 mai au 22 novembre 2015
PERSONNE ET LES AUTRES
Vincent Meessen et artistes invités
Le pavillon belge de la 56ème Biennale de Venise exposera le travail de l'artiste belge Vincent Meessen, ainsi que celui de plusieurs artistes étrangers invités. Le titre de l'exposition, Personne et les autres, est emprunté à une pièce, aujourd'hui perdue, d'André Frankin, critique d'art belge, membre des Internationales lettriste et situationniste. Cette exposition prend pour point de départ l'histoire du pavillon belge et le contexte international de la Biennale (tous deux issus des expositions coloniales et internationales). Le pavillon belge fut le premier pavillon étranger construit dans les Giardini de Venise, sous le règne du roi Léopold II. Le travail et les recherches artistiques de Vincent Meessen n'ont cessé d'explorer l'histoire et les prolongements de la modernité coloniale.
Le projet de l'artiste, choisi pour représenter la Belgique à la Biennale, délaisse la forme traditionnelle de l'exposition solo et s'ouvre à de multiples voix et postures. Travaillant en étroite collaboration, Vincent Meessen et Katerina Gregos, curatrice installée à Bruxelles, ont conçu une exposition thématique et invité une douzaine d'artistes étrangers. En rassemblant des artistes originaires des Amériques, d'Afrique, d'Asie et d'Europe et dont la pratique se nourrit de travaux de recherches, Personne et les autres remet en question la notion classique de représentation nationale à la Biennale de Venise. Cette exposition vise à sonder l'héritage de l'Internationalisme, une "conspiration des égaux" qui fut tout a la fois projet de lute, de collaboration, et d'émancipation qui proposait de faire de la modernité une projet égalitairement partagé par tous.
Personne et les autres recuse ainsi la conception eurocentrique de la modernité en révélant un héritage avant-gardiste marquée par un pollinisation artistique et intellectuelle croisée entre l'Europe et l'Afrique. Cette exposition révèle des micro-histoires passées sous silence et acte l'importance capitale d'une série de formes intellectuelles et culturelles hybrides apparues suite aux échanges coloniaux.
Une nouvelle oeuvre de Vincent Meessen, filmée à Kinshasa, est au coeur même du concept de l'exposition. Elle aborde la participation largement méconnue d'intellectuels congolais à l'ultime avant-garde internationale de la modernité : l'Internationale situationniste, dont la dernière conférence eut lieu à Venise en 1969. L'histoire coloniale de la Belgique et son rôle stratégique dans l'Internationale situationniste - à travers des personnalités comme Raoul Vaneigem - sont essentiels pour comprendre les avant-gardes artistiques et politiques de l'Europe du vingtième siècle. Explorant cette dimension de l'Internationale situationniste, le travail de Meessen révèle certains épisodes secrets des histoires entremêlées de l'art, de la musique populaire et de l'activisme.
Prenant acte des conséquences culturelles de l'histoire coloniale, cette exposition met au jour certains dialogues artistiques et intellectuels engages depuis l'époque colonial, jusqu'à la post-indépendance en passant par les lutes de libération nationale. Par ce travail d'actualisation, Personne et les autres interroge l'impact concret de la modernité colonial dans la fabrique de nos subjectivités contemporaines.
Parmi les artistes invités figurent :
Mathieu K. Abonnenc (1977, Guyane française, vit et travaille à Metz)
Sammy Baloji (1978, République Démocratique du Congo, vit et travaille à Lubumbashi et à Bruxelles)
James Beckett (1977, Zimbabwe, vit et travaille à Amsterdam)
Elisabetta Benassi (1966, Italie, vit et travaille à Rome)
Patrick Bernier et Olive Martin (1971, France, 1972, Belgique, vivent et travaillent à Nantes)
Tamar Guimarães et Kasper Akhøj (1967, Brésil, 1976, Danemark, vivent et travaillent à Copenhague)
Maryam Jafri (1972, Pakistan, vit et travaille à Copenhague et à New York)
Adam Pendleton (1984, États-Unis, vit et travaille à New York)
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