Superstar
de la viole de gambe, « Artiste pour la paix » de l’Unesco, artisan du dialogue
par la musique, Jordi Savall est à Liège le 13 février. En duo avec Frank
McGuire, il explore la rencontre de la viole et des musiques celtiques.
Le vendredi 13 février
à 20 heures, à la Salle Philharmonique de Liège, Jordi Savall
et le percussionniste Frank McGuire (bodhrán, tambour sur cadre) font se
rencontrer les univers du baroque et de la musique traditionnelle
celtique. Incongru ? Au contraire : les meilleurs maîtres de la viole de
gambe se trouvaient dès le XVIIe siècle en Outre-Manche et y ont
développé une extraordinaire tradition d’improvisation et de composition, au
service de l’émotion humaine. Jordi Savall interprète ainsi quelques-unes des
Musicall Humors du « Captaine Hume » (Tobias Hume,
qui édite en 1605 une centaine d’œuvres pour viole).
Surtout, en explorant le
répertoire britannique pour la viole, Jordi Savall a découvert des liens
évidents avec la tradition celtique, notamment par les « Bagpipe
tunings » (une façon d’accorder l’instrument qui imite les cornemuses). Avec
son « dessus de viole », qui sonne comme les violons celtiques, il donne vie à
ces danses folkloriques irlandaises et écossaises, transmises de
génération en génération. Jordi Savall donne également une
conférence à 18h30 sur son approche des traditions celtiques.
Jordi Savall, viole de
gambe
Jordi
Savall est un cas exceptionnel dans le paysage musical actuel. Concertiste,
pédagogue, chercheur et créateur de nouveaux projets musicaux et culturels, il
se situe parmi les acteurs essentiels de l’actuelle revalorisation de la musique
historique. Avec trois formations musicales comme Hespèrion XXI (1974),
La Capella Reial de Catalunya (1987) et Le Concert des Nations
(1989), fondées conjointement avec Montserrat Figueras, Jordi Savall explore et
crée un univers d’émotions et de beauté, et les offre au monde et à des millions
d’amoureux de la musique tout en faisant découvrir la viole de gambe et les
musiques d’ici et d’ailleurs tombées dans l’oubli.
Grâce
à sa remarquable participation au film d’Alain Corneau Tous les matins du
monde, (César de la meilleure musique de film), à son intense
activité concertiste (plus de 140 concerts par an), discographique (6
enregistrements par an) et grâce à la création de son label d’édition musicale,
Alia Vox (1998), il est parvenu à prouver que la musique ancienne n’est pas
obligatoirement élitiste et qu’elle peut intéresser tout le monde et s’adresser
à un public toujours plus jeune et nombreux. Ses plus de 40 ans dédiés à la
récupération du patrimoine musical lui ont valu de nombreuses distinctions;
Jordi Savall a été nommé Ambassadeur de l’Union Européenne pour le Dialogue
Interculturel, Artiste pour la Paix au sein du programme « Ambassadeur de Bonne
Volonté » de l’UNESCO (2008), et promu Chevalier de la Légion d’Honneur par le
ministère français de la Culture (2012). Il a également reçu le prestigieux Prix
Léonie Sönning 2012, considéré comme le Prix Nobel de la Musique. Selon The
Guardian (2011) : « Jordi Savall porte témoignage d’un héritage culturel
commun diversifié à l’infini. C’est un homme pour notre
temps ».
Frank
McGuire est un musicien qui se consacre depuis longtemps à la musique
traditionnelle celtique. Il joue de la flûte et surtout l’instrument de
percussion propre à ce répertoire : le bodhrán.
Il
est reconnu comme une valeur sûre dans le monde de la musique celtique, tant
écossaise qu'irlandaise et se produit spécialement au sein de l'ensemble « Lyra
celtica », un groupe très en vue pour son style et son panache. Les deux autres
membres de ce trio sont Lynn Tocker (accordéon) et Mark Canning (guitare) et ce
groupe originaire de Rothbury se fait entendre à travers la Grande-Bretagne
aussi bien que dans le monde entier.
Frank
McGuire a joué et enregistré avec des personnalités telles que Karen Mathieson
et Julie Fowlis ou encore avec le Alison Brown Quartet, c'est-à-dire les
meilleurs musiciens spécialistes de ces répertoires. Frank McGuire jouit d'une
réelle célébrité au cœur de la musique du monde ce qui l'amène souvent à se
produire aux Etats-Unis ou en Russie où il a introduit la première école de
bodhrán, ce qui lui a valu des honneurs officiels.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire