Du 11 novembre au 18 décembre, le Centre culturel Wolubilis accueille à La Médiatine l’exposition carte blanche de VOID, le duo de plasticiens du son constitué d’Arnaud Eeckhout et Mauro Vitturini. Lauréats du prix Médiatine 2015, ils exposent dans le cadre du cycle des « Monographies Arts ».
Basés à Bruxelles, les plasticiens du son Arnaud Eeckhout (Belgique, 1987) et Mauro Vitturini (Italie, 1985) ont créé VOID en 2013. Leur médium de prédilection est la matière sonore, avec laquelle ils créent des installations pluridisciplinaires qui tentent de rendre visible ce qui n’est pas spontanément perceptible. Appliquant l’adage du célèbre peintre Paul Klee, pour qui « [l]'art ne reproduit pas le visible mais le rend visible », ils interconnectent sons et formes, mixent images et paroles, questionnent notre perception, notre idée de la réalité, nos conventions culturelles.
Leurs œuvres, en continuelle mutation, sont réadaptées aux espaces qui les accueillent, sculptant les volumes vides (= « void » en anglais) des lieux d’expositions. Comme l’onde sonore, leur travail éphémère existe dans un contexte particulier, le temps de l’exposition et disparaît ensuite.
Leurs installations ont fait l’objet de plusieurs expositions, tant solo (Bruxelles, Mons et Mulhouse) que collectives (surtout Belgique et Italie, mais aussi République tchèque, Mexique, Égypte et Turquie), et leur ont valu en 2015 le Prix Médiatine, un concours pour de jeunes artistes belges (ou résidant en Belgique depuis au moins un an) organisé annuellement par le Centre culturel Wolubilis.
Leur exposition carte blanche s’inscrit dans le cadre des « Monographies Arts », qui mettent chaque année en valeur deux artistes ayant déjà réalisé un beau parcours artistique. Cette année, VOID partage l’affiche avec le peintre et dessinateur Gauthier Hubert.
Pour cette exposition, les installations sonores et in situ de VOID investissent l’architecture singulière des étages de la Médiatine. Leurs formes épousent les lieux de sorte que l’on ne sait plus si c’est l’espace qui accueille les œuvres ou inversement. Dans « Bruit blanc » (actuellement montré à la Fondation Arter à Istanbul), des empreintes du sol du lieu d’exposition sont transférées sur des disques vinyles qui produisent une masse sonore semblable à la neige des vieux postes de télévision et rendent ainsi perceptible l’histoire acoustique du lieu. L’installation « One Drop » est la transposition plastique du mythe de l’éternel retour : une goutte d’eau glisse sur plusieurs parapluies jusqu’à tomber sur une plaque chauffante, se transforme en vapeur pour redevenir ailleurs une goutte d’eau. « Noise Is Full Of Words » (le bruit est plein de mots) est une installation dans laquelle les sons produits par un instrument de musique sont interprétés en temps réel par un programme de reconnaissance vocale, questionnant ainsi le langage humain comme un phénomène sonore, un bruit. Déboussolé, l’ordinateur est confronté aux failles et aux limites de sa logique logicielle.
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