Le luth, l'instrument le plus musical
Formé à Ljubljana, à Koblenz, à Genève ou encore à Tours, le luthiste slovène Bor Zuljan est dans l’actualité discographique avec un disque déjà très remarqué : « A Fancy ». Pour son premier enregistrement en solo, réalisé cet hiver 2020 en l’église St Germain à Genève, Bor Zuljan s’intéresse à l’un des plus grands luthistes de la Renaissance : John Dowland.
"L'enregistrement se concentre sur ses fantasias, remarquables chefs-d'oeuvre de contrepoint et de rhétorique, d'architecture et de virtuosité. Certaines d'entre elles, profondément mélancoliques, d'autres pleines de lumière, révèlent le véritable génie de John Dowland, apportant une émotion passionnée à l'écriture polyphonique instrumentale de la Renaissance. (...) Ces fantaisies font parler le luth comme jamais auparavant, le transformant, selon les propres termes de Dowland, en l'instrument le plus musical." explique dans le livret Bor Zuljan.
Cet enregistrement est interprété avec brio sur un luth fabriqué par le luthier tchèque Jiri Cepelak (Prague), selon un modèle datant de 1582 et provenant des ateliers Venere de Padoue.
Des projets à venir
Nous avons pris contact avec Bor Zuljan, nous demandant de préciser le diapason utilisé pour ce disque. Dans sa notice, il évoque utiliser un accord, un ton plus bas que le diapason moderne, selon une pratique habituelle de l'époque aux environs de 1600.
"Pour le diapason c'est un peu difficile d'être certain, il semble qu'en Angleterre de 1600, on trouve un espèce de double standard, autour de 392 et autour de 465... Pour les luths, c'est dans tous les cas difficile de définir un diapason, mais un grand nombre d'instruments ayant survécus, ainsi que l'iconographie, montre un majorité d'instruments plus grands que ceux qui s'utilisent d'habitude aujourd'hui... Le luth utilisé pour cet enregistrement est juste de la bonne taille pour être accordé plus ou moins un ton plus bas, autour de 392. Aujourd'hui on dit souvent "luth en Fa", plutôt que sol" nous a-t-il répondu.
Des projets pour l'avenir ? "Il y en a plusieurs. En solo, il y a deux disques qui vont suivre, selon un ordre qui reste à établir : un CD avec la musique italienne du début XVIe, presque entièrement improvisé, avec des sons et des instruments surprenants (le tout lié a mon projet de recherche sur l'improvisation et le pouvoir de la musique à la Renaissance) ... et un CD autour de la figure de Gesualdo et l'archiluth, une sorte de miroir "italien" de ce CD Dowland. Et des idées pour après il y en a beaucoup ! On prépare aussi un nouveau CD avec mon ensemble La Lyra et avec le duo Dulces Exuviae." nous a-t-il confié.
Restons attentifs !
Vidéo de présentation du CD "A Fancy" ici
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire