Depuis 2005, initié par Valérie Boucher, le concours ArtContest s'attache à révéler et accompagner le travail de jeunes artistes contemporain.
Pour cette édition 2020, la seizième, 170 dossiers ont été reçu par le concours et parmi ceux-ci, dix candidats ont été sélectionnés. Ils seront exposés en octobre
au Bâtiment Vanderboght à Bruxelles. Les trois lauréats d'ArtContest 2020 seront dès lors choisis par le jury.
ArtContest a pour vocation de révéler, de suivre et d’accompagner le travail des jeunes artistes contemporains sur
le long terme. Sa philosophie consiste à contribuer à leur évolution et
à favoriser la réflexion de leurs pratiques et de leurs positions, en
tant qu’artistes, dans la société d’aujourd’hui. ArtContest, toujours
plus exigeant, met tout en œuvre pour offrir un maximum de visibilité aux participants (expo, site, réseaux sociaux, édition d’art…) et d’opportunités de rencontres avec les professionnels du milieu de l’art.
"Dans le contexte actuel où la culture est
fortement ébranlée, il nous paraît important de rappeler que
cette année se clôturera dans de grandes difficultés financières et
logistiques imputées à la situation Covid. Néanmoins nous mettons tout
en œuvre, que ce soit pour les artistes ou pour le public, afin de faire
face à ces défis. Et nous fondons de grands espoirs dans le talent des candidats de cette année." commentent les organisateurs.
Le jury, dont certains membres sont
présents depuis les débuts, se compose actuellement de Carine Bienfait
(JAP), Devrim Bayar (WIELS), Liliane De Wachter (MUKHA), Catherine
Mayeur (professeur) et Simon Delobel (galeriste) : « des personnalités
très au fait de la scène artistique et qui portent un regard très juste
sur les candidats » déclare Valérie Boucher. « Je suis issue d’un milieu
artistique et j’ai toujours eu de l’empathie pour les conditions de
travail, les problèmes et la démarche des jeunes artistes »
ajoute-t-elle.
Les candidats choisis :
Anatole de Benedictis présente des dessins et des
sculptures basés sur la réutilisation ou la réappropriation d’images. Il
relie entre eux des objets hétérogènes pour créer une harmonie
nouvelle, mélangeant expériences personnelles et sujets du monde
chaotique qui l’entoure.
Eva Giolo explore dans ses vidéos les relations
entre langage, gestuelle et filiation. Que ce soit à travers les images
d’une petite fille apprenant à lire avec sa mère et sa grand-mère, où
les mots et les gestes prennent tout leur sens, ou les souvenirs d’une
grand-mère japonaise à son petit-fils qu’elle retrouve après 10 ans,
mêlés à des fragments d’images qui forment une sorte de haïkus visuels.
Aay Liparoto s’interroge avec cette installation “no
Bodies Welcome ½ all bodies welcome” sur notre dépendance technologique
et ce que cela peut signifier pour les personnes queer, féministes,
LGBTIEA+ qui comptent d’avantage sur le DIY pour l’échange
d’informations. Elle met ici en avant la possibilité de mettre les gens
en dialogue à travers les témoignages recueillis dans une communauté
fermée.
Angyvir Padilla, d’origine vénézuelienne, questionne
en permanence la mémoire et le passage du temps à travers des
installations immersives. Son travail, mêlant un attrait pour la magie,
l’archéologie, la nature montre l’impermanence des choses qui nous
entourent. Utilisant divers procédés et matériaux, tels que l’argile, la
cire, le charbon, le sel, ses œuvres se transforment avec le temps et
le passage des spectateurs.
Pauline Pastry présente une installation vidéo dans
laquelle elle a demandé à trois ouvriers d’une fonderie, de répéter les
gestes mécaniques de leur travail dans une carrière abandonnée.
Interprétés dans le vide, ils deviennent chorégraphie ou mouvements de
Taï-chi. Elle tente ici de proposer un cadre pour réfléchir à la
condition de l’ouvrier en alliant une double volonté esthétique et
sociale.
Etiennette Plantis s’est inspirée des clubs de
vacances des années 70 / 80 dont elle a collectionné des photos glanées
aux puces ou découpées dans des magazines pour créer cette installation
aux couleurs vives et joyeuses. Elle s’interroge ici sur une sorte de
déni généralisé, d’illusion collective dans laquelle nous serions tous
englués. Un compromis entre parodie sérieuse et ironie joyeuse.
Franck Rausch, dans ses installations, revisite les
objets de son quotidien. Sa pratique met en forme différents niveaux de
réalité à travers un travail de collecte et de documentation mêlant
croquis, photocopies, photomontage et peintures. Naviguant entre la
madeleine de Proust et le chamanisme du quotidien, « Morning Glory » se
présente comme un dispositif autour de ces gestes simples, récurrents,
ici rituels, qui chaque matin nous aident à affronter l’inconnu.
Oussama Tabti est né à Alger, il garde de son
enfance le souvenir d’un système éducatif figé, refermé sur lui-même,
basé sur les deux mots « Listen and repeat ». Malheureusement, il s’est
rendu compte que c’était le cas dans bien d’autre endroits du monde. Ses
installations parlent de politique, d’héritage, de frontières, de
transmissions, mais aussi de liberté et d’espoir.
Myrthe Van Der Mark, qui a travaillé avec Jan Fabre,
présente une performance issue de ses recherches sur la sculpture et la
manière dont celle-ci influe sur son travail visuel. Reproduisant
« L’air » du sculpteur français Aristide Maillol, elle est allongée sur
une planche à roulettes, et respire à travers un harmonica posé sur sa
bouche. Les sons produits reflètent la posture physique inconfortable
dans laquelle elle se trouve.
Thomas Willemen s’intéresse à la forme rectangulaire
et à la façon dont celle-ci structure le développement de notre
société. Ses dessins, sculptures et installations sont un jeu entre le
processus et la matière, l’envie d’ordre et de contrôle. Dans son œuvre
Postbus, il imagine la personnalité des gens à travers leurs boites aux
lettres. En se concentrant sur la forme qu’il leur donne avec la pâte à
modeler, il cherche le contraste entre les gens et leur organisation,
entre la plasticité de la personne et le rationnel.
Les prix viennent d'être décernés :
Prix ArtContest /Fondation Thaillywood (2000€ pour résidence) de 9.000€
Une exposition individuelle à la Galerie Botanique en 2020
Une résidence de 2 mois et demi et une exposition à la Rochelle au Centre Intermondes et une bourse à production entre 500€ et 750€
Prix ArtContest de 6.000€
Prix Centrale for Contemporary Art, une exposition individuelle dans la C-Box en 2020 et une bourse à production de 750€
Troisième prix : Angyvir Padilla
Prix Sabam 3.000€
Mention spéciale du jury : Franck Rauch
Prix Cadr’art, chèque d’une valeur de 1000€
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