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vendredi 18 novembre 2011

A Liège, Beethoven en trio

Les trios pour piano de Beethoven joués par 

Papavrami,Coppey et Goerner

Ce dimanche 27 novembre à 16 heures, à la Salle Philharmonique de Liège, trois chefs-d’œuvre de Beethoven seront donnés par le trio Papavrami-Coppey-Goerner.






On les connaît bien séparément à Liège : invités réguliers de la Salle Philharmonique, le violoniste Tedi Papavrami présent aux Portes Ouvertes en septembre, le violoncelliste Marc Coppey qui était au Festival « À toutes cordes » en janvier ou le pianiste Nelson Goerner qui jouait Schumann et Chopin en octobre 2010.

Pour la première fois, et pour le public de Liège, ils forment un trio pour un programme d'exception : trois trios pour piano de Beethoven, trois modèles du genre.

Et trois étapes essentielles de l'activité créatrice de Beethoven : le premier de ces trios est créé en 1795, devant son maître admiré, Joseph Haydn, quatre ans après la mort de Mozart, à l'apogée de la période « classique ».

Avec le Trio « des Esprits » (1808) on est en plein romantisme naissant. Le surnom de ce trio (« Geistertrio ») est dû à une mélodie imaginée au départ pour un chœur de sorcières jamais composé !

Enfin le Trio « Archiduc », sans doute l'archétype de la musique de chambre de Beethoven. Composé en 1811, il est dédié à l’Archiduc Rodolphe, d'abord élève de Beethoven qui va devenir son protecteur fidèle et assurer au compositeur des moyens décents d'existence à Vienne. C’est d’ailleurs avec cette œuvre que Beethoven donne son dernier concert public au piano, en 1814, la surdité lui interdisant désormais toute activité de concertiste.

Interview de Tedi Papavrami

Vous êtes à la Salle Philharmonique de Liège le dimanche 27 novembre avec un programme de musique de chambre consacré à trois trios de Beethoven. D’où vient ce choix ?

Il s’inscrit dans un projet plus vaste : l’enregistrement de l’intégrale des trios pour piano, violon et violoncelle de Beethoven avec le pianiste François-Frédéric Guy, qui sortira pour le label Zig Zag Territoires en 2013. François-Frédéric Guy enregistre depuis plusieurs années l’intégrale de l’œuvre avec piano de Beethoven ; je joue également avec lui les sonates pour piano et violon, dont nous avons donné l’intégrale à la Maison Française de Washington, du 28 au 30 octobre. Quant aux trios, nous les enregistrons avec le violoncelliste Marc Coppey.

Pour le concert de Liège, ce n’est pas François-Frédéric Guy qui sera au clavier mais Nelson Goerner, un pianiste que je connais très bien et que j’apprécie beaucoup : nous sommes collègues au Conservatoire de Genève, nous y donnerons d’ailleurs un concert en 2012.

Chez François-Frédéric Guy comme chez Nelson Goerner, il y a dans le jeu pianistique un vrai travail sur le son, une dimension très importante pour moi. Nelson Goerner joue énormément la musique de Chopin, alors que François-Frédéric Guy est plutôt dans Beethoven et Prokofiev, mais cette recherche du son est essentielle pour moi. Je me sens mal à l’aise avec certains pianistes qui développent une sonorité trop « légère ».

Avez-vous souvent l’occasion de jouer les œuvres de Beethoven ?

Pas autant que je le voudrais ! Je me sens assez à l’aise avec cette musique, mais généralement, on ne m’y associe pas. Je n’ai joué le Concerto pour violon que deux fois ; c’est pourtant une œuvre extraordinaire, mais relativement peu programmée.

Dans les trios de Beethoven, comment les trois instruments se marient-ils ?

Il existe des trios de musique plus « légère » où un instrument est soliste et les deux autres assurent l’accompagnement ou la mise en valeur du premier. Ce n’est jamais le cas chez Beethoven : piano, violon et violoncelle entretiennent un rapport équilibré. Beethoven cherche à tirer le meilleur parti des timbres. Nous proposons trois œuvres qui s’étalent sur presque 20 ans (1793-95, 1808 et enfin 1811), et nous terminons avec son dernier trio, l’un des plus célèbres : le Trio « Archiduc ».

Le Trio « Archiduc » est une œuvre extraordinaire, qui touche à l’abstraction. Une œuvre mystique, le très grand Beethoven à la fin de sa vie. En réalité, si cette œuvre connait un tel succès auprès du public, c’est vraisemblablement parce qu’elle a un surnom ! Un peu à la manière du Concerto pour violon de Berg (À la mémoire d’un ange) : voilà deux œuvres tellement compliquées, difficiles, qu’il est étonnant que tant de gens s’extasient devant elles. Leur surnom donne l’impression de mieux les comprendre… En réalité, ce Trio « Archiduc » est d’une complexité folle. Beethoven y rompt avec la tradition, établie depuis très longtemps, de composer des mouvements contrastés : ici, tous les mouvements ont le même tempo et le même caractère.

Quels sont vos projets ?

J’ai un important projet d’enregistrement de sonates françaises, un double disque qui doit sortir en 2013 chez Zig Zag Territoires, avec le pianiste Philippe Bianconi. On y trouvera les grandes sonates pour violon et piano de Franck, Saint-Saëns, Pierné, Debussy, Ravel, Fauré.

Infos : +32 (0)4 220 00 00


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