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samedi 1 février 2020

Sun and set à Charleroi avec Latifa Echakhch

Une exposition de Latifa Echakhch à Charleroi jusqu'au 3 mai

Musée d'art de la Province de Hainaut à Charleroi, le BPS22 consacre sa prochaine exposition à Latifa Echakhch.

Photo Fabrice Seixas
Pour sa première grande exposition muséale en Belgique, Latifa Echakhch présente une nouvelle installation conçue spécifiquement pour le BPS22, ainsi qu'une sélection d'œuvres anciennes, exposées ensemble pour la première fois, autour 

 des notions de perte, d'abandon, de trace. Consignant la ruine contemporaine comme objet de culture, Latifa Echakhch la saisit au seuil de sa destruction, juste avant son effondrement et, convoque l'imaginaire face à ce qu'il y a de plus trivial.

Depuis plusieurs années, Latifa Echakhch renouvelle la tradition du paysage romantique et son motif associé : la ruine. L'artiste va au-delà d'une interprétation littérale du mot "ruine" qui ne désigne plus seulement l'édifice en dégradation mais une trace d'occupation : album photos, foulard, verres à thé, miniature de parfum, petits soldats de plomb, etc. Par le langage pictural minimaliste, le sens aigu des formes et l'économie de moyens qui caractérisent son travail, elle intègre, à ses installations, ces objets du quotidien choisis pour leur caractère facilement identifiable. Ces objets sont souvent vidés, décomposés, découpés ou trempés dans un bain d'encre noire. Attachée à l'idée de nature morte, Latifa Echakhch dit qu'elle "tue" l'objet. Elle le "ruine", poussant dans l'oubli ce qu'il était pour rendre possible une lecture différente et forcer la mémoire à lui donner sens. Les ruines de Latifa Echakhch jouent donc le rôle de memento mori du capitalisme : ces objets disparates sont tous reliés par une mme obsolescence. Ce sont des restes dépossédés, arrachés à leurs contextes respectifs. Là où la ruine antique associe ruine et pérennité, l'artiste articule ruine et disparition.
Photo Leslie Artamonow
Pour le BPS22, l'artiste crée une déambulation construite par une succession de paysages personnels comme autant d'arrts sur image. Dans la Grande Halle, l'œuvre La dépossession, un décor de théâtre froissé, inachevé, à moitié suspendu, est remis en scène avec d'autres paysages pour former un environnement déclassé imbibé de poésie. Tout en tenant compte de l'histoire et des particularités du lieu, ces pans de décor abandonnés au sol comme après une représentation, induisent différentes narrations et permettent des lectures simultanées possibles dans un ensemble complexe de signes, de symboles, de motifs, d'indices... Dans la salle Pierre Dupont, des travaux sur mur, pour la première fois exposés ensemble, parlent de la perte, de l'absence. Ces œuvres ne sont pas seulement des images, mais sont toujours des restes et des vestiges d'une action qui a eu lieu, que l'artiste a provoquée et exécutée, mais dont il ne subsistent que les traces qu'elle présente telles quelles.

Si le travail de Latifa Echakhch est souvent défini comme romantique et poétique, c'est un autre genre de romantisme qui est présenté ici. "Peut-tre un romantisme qui revient à ses racines, quand l'ère industrielle a commencé à envahir le monde et que les artistes ont commencé à remettre en question l'historicité, la croyance aveugle au progrès, la mélancolie", explique-t-elle. Latifa Echakhch invite le visiteur, témoin de ce déplacement, à se promener dans ses ruines contemporaines faites d'objets et de quotidien à foison. 







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