Portrait © Molly Soda |
A Liège, jusqu’au 25 octobre, la 12e édition de La Biennale de l’Image Possible, BIP2020, attend les amateurs d’images, friands « d’explorer tous les possibles à travers la photographie et les arts visuels, d’ouvrir une fenêtre sur toutes les formes d’images. » comme y invitent les organisateurs.
Evènement d’envergure international, BIP réunit des artistes belges et étrangers et surout de toutes les générations. De la galerie des Beaux-Arts aux Drapiers, en passant par Ravi, le Corridor, la Galerie Satellite ou encore les Brasseurs, BIP et l’art visuel prennent leurs aises dans la Cité ardente.
Et plus encore cette année en sortant des musées… 2020 voit BIP investir deux lieux insolites, d’une part, l’ex-magasin Decathlon, dans l’hyper-centre de Liège et, d’autre part, « La Menuiserie », d’anciens ateliers communaux qui, après BIP2020, seront entièrement rénovés pour accueillir un centre d’entreprises dédié aux transitions et porté par la coopérative Novacitis.
Pour son édition 2020, BIP pose une question : « Quel est l’impact de
l’art ? ». Pour aborder le vaste champ des réponses possibles, BIP ouvre sa
programmation à d’autres curateurs. Ainsi, la programmation centrale de BIP
repose notamment sur les trois projets sélectionnés à l’issue de l’appel lancé
fin 2019. Les propositions retenues font appel à de nombreux artistes de tous
horizons et origines, élargissent l’interrogation de départ et promettent de
belles et surprenantes découvertes. Portrait, 2018 © Sean Hart
Trois projets phares à épingler :
1) « Me, Myself and I », un projet de Pieter-Jan Valgaeren
« Me, Myself and I » interroge le rôle des écrans, notamment celui des réseaux sociaux, sur la construction de notre identité et de notre égo à travers le « miroir » numérique. Certains artistes utilisent aujourd’hui internet et les réseaux sociaux comme plateforme artistique et jouent avec les codes, les formes et les restrictions légales de Facebook, Tumblr, Twitter ou Instagram pour affirmer leur singularité, militer et repousser les limites de la censure.
Avec ; Arvida Byström (SW), Tabita Rezaire (FR), Molly Soda (US), Emilie Brout & Maxime Marion (FR) et Olga Fedorova (RU).
2) Le Cabinet de Curiosités économiques, un projet du Laboratoire sauvage
Désorceler la Finance », présenté par Camille Lamy et Amandine Faugère.
The Heavens Annual Report, 2015 © Paolo Woods & Gabriele Galimberti |
Les curatrices Camille Lamy (chercheuse en design) et Amandine Faugère (travailleuse de l’art) sont toutes deux militantes et commissaires d’exposition au sein du Laboratoire sauvage de recherches expérimentales “Désorcelear la finance”, où elles mènent projets artistiques, sorciers et militants. “Désorceler la finance” est un laboratoire autoproclamé bruxellois, luttant contre les effets délétères du pouvoir capitalo-sorcier, à travers des formes multiples (rituels, conférences-performances, cartomancie, expositions) pour de nouvelles images et nouveaux horizons. Avec (entre autres) : Cléa Di Fabio (FR), Aline Fares (FR), Collectif Luit (FR), Fabrice Sabatier (BE/FR), Victor Micoud (FR), Alexandra Arènes (FR), RYBN.ORG (FR), Djtal Humain (FR), DinahBird and Jean-Philippe Renoult (FR) et des acteurs de « Désorceler la Finance ».
The Heavens Annual Report, 2015 © Paolo Woods & Gabriele Galimberti |
« Les 7 péchés du capitalisme », un projet d’Ilan Weiss et des artistes Camille Dufour et Raphaël Klepfisch
Ilan Weiss est un curateur et photographe basé à Bruxelles. Orgueil, Gourmandise, Envie, Colère, Avarice, Paresse, Luxure : c’est par le prisme intemporel des sept péchés capitaux que le projet interroge nos sociétés contemporaines. Chaque semaine, Camille Dufour et Raphaël Klepfisch impriment cent nouvelles gravures de la série des 7 péchés du capitalisme dans l’espace même de l’exposition. Le spectateur est invité à emporter ces œuvres originales et à les afficher dans la ville. Chaque péché est com- posé de deux gravures, l’une visuelle, l’autre textuelle.
À la fois référence aux nouvelles placardées en temps de troubles sociaux et tentative d’infraction aux images dominantes, les gravures sont une invitation à regarder autrement. Le projet des 7 péchés du capitalisme renoue avec les origines de la gravure comme moyen de reproduction et de communication populaire, comme un art démocratique donc.
Avec : Camille Dufour (BE) et Raphaël Klepfisch (BE).
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